Le ballon solaire ou le groupe électrogène renouvelable du futur
Zéphyr solar est en passe de révolutionner l’accès à l’énergie dans les zones reculées. La start-up a en effet conçu un ballon solaire destiné aux situations d’urgence, aux événements publics et à la surveillance de sites industriels. Entretien avec Julie Dautel, cofondatrice de Zéphyr solar.
Comment vous est venue l’idée de ce ballon ?
Avec le confondateur de la start-up Cédric Tomissi, nous réfléchissions aux énergies du futur dans un monde où, statistiquement, une personne sur sept n’a pas accès à l’électricité. En prenant l’exemple des camps de réfugiés, nous avons fait le constat que l’accès à l’énergie est crucial. Le souci pour les acteurs de terrain qui utilisent principalement des groupes électrogènes thermiques, est l’approvisionnement logistique du carburant. Quand il y a rupture de cet approvisionnement, il n’y a plus d’électricité. L’idée d’une installation de panneaux photovoltaïques lourds et encombrants nous a fait réfléchir à une installation de type nouveau et moins contraignant.
C’est ainsi que nous avons imaginé et conçu un ballon pour répondre aux besoins spécifiques des associations humanitaires, pour les situations d’urgence et/ou d’isolement comme des hôpitaux de fortune ou des camps de réfugiés.
Techniquement, comment ça marche ?
Le ballon se gonfle avec de l’hélium en moins d’une heure et génère de l’énergie en hauteur grâce aux panneaux solaires ultra légers (2 kilos par mètre carré) qui le recouvrent. L’électricité produite est ensuite acheminée vers le sol par un câble où elle est transformée pour être utilisée de jour comme de nuit.
Les panneaux photovoltaïques peuvent alimenter des fonctionnalités complémentaires comme une caméra pour une observation industrielle ou une antenne réseau. Bref, nous avons conçu des services aériens grâce aux panneaux du ballon. Le premier prototype a été testé en avril dernier.
Grâce à ce premier test réussi, nous avons ouvert notre capital sur SoWeFund, une plate-forme de financement participatif dédiée à l’innovation. Tout le monde peut investir à partir de 100 euros.
Les premiers ballons devraient décoller début 2018, avec une autonomie longue durée, de deux à trois jours.
Que produit un ballon en terme d’électricité ?
Nous avons deux types de ballons. Le premier, petit, alimente en hauteur uniquement des fonctions embarquées. Ensuite nous produisons des gros ballons générateurs de puissance qui produisent de l’énergie et l’acheminent au sol. Ils peuvent produire jusqu’à 10 kW.
Votre slogan « Du soleil sur nos ballons. De l’énergie en toute situation » suppose donc que ce ballon peut être installé dans n’importe quelle zone reculée ?
Le ballon est en effet adapté aux lieux isolés où l’on utilise habituellement un groupe électrogène, aussi bien sur une zone sinistrée après une catastrophe naturelle que dans un parc sans prise de courant, par exemple près de Paris où est organisé un Festival de musique… Nous produisons ainsi le groupe électrogène renouvelable du futur ! Notre force, c’est la réactivité, l’adaptabilité et la rapidité d’installation !
Si le ballon solaire est initialement conçu pour le marché de l’humanitaire (nous avons signé un contrat avec la Croix-Rouge), il rencontre un certain succès dans le secteur industriel en répondant à un besoin d’autonomie énergétique pour des capteurs installés en hauteur.
COMMENTAIRES
On en revient aux ballons captifs allemands de la première guerre mondiale.
L’idée n’est pas totalement innovante, mais tellement plus séduisante.
L’avenir de ce projet est tout tracé. Félicitations