combustible nucleaire au thorium avenir ou delire 3 3 - Le Monde de l'Energie

Combustible nucléaire au thorium : avenir ou délire ? (3/3) : Non-prolifération et économie

Troisième partie d’une tribune en trois parties signée Dominique Grenêche et Michel Gay. Retrouvez ici la première et la deuxième partie.

 

Non-prolifération

Les masses critiques de l’U-233 et du plutonium sont relativement proches, alors que celle de l’U-235 est comparativement nettement plus élevée. En fonction de la conception, il faut entre 5 et 15 kg d’U-233 pour fabriquer une bombe atomique, ce qui n’est pas très différent de la masse nécessaire avec du plutonium.

Mais la différence la plus importante entre l’uranium (que ce soit l’U-233 ou bien l’U-235) et le plutonium provient de l’émission neutronique, essentiellement due à l’isotope Pu-240 pour le plutonium.

Cela explique que l’émission spontanée de neutrons soit beaucoup plus importante pour un plutonium de type REP que pour un plutonium de qualité « militaire » (temps d’irradiation très court). Un tel phénomène n’existe pas pour l’U-233 qui est mélangé essentiellement avec de l’U-234 (en proportion dépendant de son origine) qui est un isotope non émetteur de neutrons spontanés.

Il est possible de fabriquer une bombe atomique avec de l’U-233, même si cet uranium contient une certaine proportion d’U-234 (de 10 à 20 % pour des réacteurs classiques). D’ailleurs, il est établi aujourd’hui qu’au moins un pays, les États-Unis, a testé des bombes atomiques fabriquées avec de l’U-233, notamment lors d’un essai baptisé « Teapot » en 1957.

Reste un obstacle délicat à franchir qui est celui de l’irradiation issue de la présence d’U-232 dans l’U-233 lors de la fabrication de combustibles à l’U-233.

A une distance de 0,5 m, un opérateur sans protection manipulant une sphère de 5 kg d’U-233 séparé depuis 1 an et contenant 100 ppm d’U-232 recevrait une dose de 13 mSv/h, ce qui limiterait son intervention à quelques heures pour rester dans les limites légales de dose tolérée annuellement pour les travailleurs du nucléaire (50 mSv/an en France).

Or, dans des conditions classiques d’utilisation du thorium en réacteur thermique, les concentrations en U-232 dans l’U-233 récupéré à partir des combustibles usés sont de l’ordre de quelques centaines de ppm.

Cela étant, plusieurs moyens existent pour pallier ces difficultés.

Le premier est simplement de tolérer des expositions radiologiques supérieures aux limites maximales fixées par les normes de radioprotection en vigueur pour les travailleurs du nucléaire, ce que l’on ne peut pas exclure pour certaines situations extrêmes pouvant conduire à s’affranchir du cadre réglementaire traditionnel.

Le deuxième moyen est de procéder rapidement à la fabrication de la bombe après la séparation de l’U-233, provisoirement débarrassé des descendants de l’U-232 fortement radioactifs. Toutefois cela paraît difficilement praticable étant donné la croissance assez rapide des émissions radioactives de ces descendants, qui se fait au rythme linéaire d’environ + 1 mSv/h par mois écoulé dans l’exemple précédent.

Le troisième moyen est de travailler derrière des protections radiologiques suffisantes, en utilisant des dispositifs d’intervention à distance (type cellules blindées).

Techniquement, c’est envisageable au prix de développements technologiques accompagnés des moyens financiers correspondants. Mais dans ce cas, cela ne supprime pas les inconvénients qui résultent des radiations émises par l’engin lui-même une fois fabriqué et qui peuvent notamment nécessiter la mise en place de blindages autour de cet engin.

Le quatrième moyen est de réduire à la source la proportion d’U-232 dans l’U-233 produit en réacteur. Il existe plusieurs possibilités dont celle de produire dans des couvertures de réacteurs à neutrons rapides de l’U-233 ayant moins d’une dizaine de ppm d’U-232, soit entre 10 et 100 fois moins que dans une production « classique » en réacteur thermique (mais évidemment en quantités moindres).

Les États-Unis ont pu produire dans les années 1950 et 1960 environ 130 kg d’U-233 ayant une proportion de 40 à 50 ppm d’U-232 et même 400 kg d’U-233 ayant une proportion de seulement 5 à 7 ppm d’U-232.

Pour les contrôles exercés par l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA) destinés à prévenir tout usage illicite d’U-233, les rayonnements émis par les descendants de l’U-232 deviennent un atout dans la mesure où ils favorisent la détection d’U-233 qui serait détourné pour des usages non civils.

L’évaluation globale du degré de résistance à la prolifération d’un cycle au thorium par rapport à un cycle uranium est donc une question à multiples facettes qui nécessite une analyse approfondie pour éviter des conclusions hâtives et parfois simplistes que l’on peut trouver dans la littérature.

Le cycle au thorium apparaît aussi résistant à la prolifération que les cycles à uranium, avec un degré de résistance parfois supérieur.

Économie

Le cycle au thorium n’ayant pas encore été déployé à une échelle industrielle, il n’existe pas de données précises sur les coûts associés aux différentes étapes de ce cycle.

Les seuls éléments à ce sujet proviennent d’estimations anciennes basées sur l’expérience limitée acquise lors de la fabrication de combustible au thorium pour les différents réacteurs. Il est néanmoins possible d’en tirer quelques tendances générales, notamment si l’on raisonne en relatif par rapport au cycle classique uranium-plutonium.

Pour bien mesurer les effets économiques des éventuelles différences entre les deux cycles, il importe d’avoir en tête la part minoritaire que représente le coût du cycle du combustible dans son ensemble (y compris le coût de la gestion des déchets ultimes) dans le coût global final de l’électricité d’origine nucléaire.

Mais les estimations trouvées dans la littérature sur ce sujet sont disparates.

L’OCDE, dans son édition 2010 des coûts prévisionnels de l’électricité, affiche une valeur moyenne de 16 % pour les 11 pays de l’OCDE considérés dans son étude (comprenant la France qui se situe justement dans cette moyenne), et un taux d’actualisation de 5 % (cette part tombe à 9,5 % pour un taux d’actualisation de 10 %).

En ordre de grandeur, le coût du cycle du combustible aujourd’hui est en moyenne de l’ordre de 15 % à 20 % du coût de production de l’électricité.

Pour comparer les deux cycles sur le plan économique, il faut connaître la part relative des coûts associés à chacune des étapes du cycle.

On peut retenir les chiffres suivants publiés dans le rapport « DIGEC » de 1997 :

– uranium :24,6 % ;

– conversion de l’uranium :3,3 % ;

– enrichissement de l’uranium : 21,3 % ;

– fabrication du combustible :16,4 % ;

– entreposage et traitement des combustibles usés :26,2 % ;

– stockage définitif des déchets :8,2 %.

Pour ce qui concerne la matière première, la comparaison de l’uranium avec le thorium ne peut pas se fonder sur des prix de marché puisque celui-ci n’existe pratiquement pas pour le thorium.

En fait, il existe déjà un stock d’environ 25 000 tonnes de thorium dans le monde (dont 8500 tonnes en France recensées fin 2021 par l’ANDRA en 2023) ce qui permettrait d’alimenter durablement plusieurs dizaines de réacteurs nucléaires de puissance avant d’avoir à extraire de nouvelles ressources. Ces stocks seraient probablement négociés à bas prix car ils constituent aujourd’hui plutôt une charge d’entreposage pour les industriels ou les organismes qui les possèdent.

Au-delà de l’épuisement de ces stocks de thorium, il faudrait faire appel à de nouvelles ressources, mais comme le thorium serait alors extrait conjointement avec d’autres matières commercialisables (comme les terres rares par exemple), son prix serait probablement nettement inférieur à celui de l’uranium, d’autant que les gisements exploitables se situent la plupart du temps à ciel ouvert, ce qui facilite la récupération des minerais.

L’étape d’enrichissement n’est pas utile pour un cycle au thorium, sauf si la matière fissile utilisée au départ dans ce cycle est de l’uranium moyennement enrichi (UME à 20 %), ce qui n’est pas la meilleure option. Dans un tel cas, il faudrait alimenter ce cycle par des quantités nettement plus grandes d’uranium naturel et d’unités de travail de séparation (UTS) par rapport au cycle standard à uranium pour une même production d’énergie.

Pour les autres cycles utilisant de la matière recyclée (plutonium ou U-233), le coût de ces matières dépend évidemment de celui de l’aval du cycle.

Pour ce qui concerne la fabrication du combustible, il convient de distinguer le type de matière fissile associé au thorium :

S’il s’agit d’uranium moyennement enrichi, le fait d’avoir à gérer deux matières différentes (thorium et UME à 20 %) devrait engendrer des surcoûts par rapport à la fabrication de combustible standard à l’uranium enrichi. C’est notamment le cas pour des combustibles de réacteurs à haute température où la matière fertile (le thorium) est conditionnée dans des particules enrobées de nature différente de celles des particules contenant l’UME.

Si c’est du plutonium, les procédés et la technologie ne devraient pas être très éloignés de ceux qui sont mis en œuvre aujourd’hui pour la fabrication du combustible MOX, et les coûts devraient donc être proches l’un de l’autre.

Enfin, si la matière fissile est de l’U-233, la présence de descendants très irradiants de l’U-232 nécessiterait d’opérer à distance derrière des protections radiologiques. Cela engendrerait certainement des surcoûts importants puisqu’il n’existe aucune étude sur ce sujet (et encore moins d’expérience à une échelle significative). La seule hypothèse avancée ici repose sur le rapport généralement de 3 à 5 entre le coût de fabrication des combustibles MOX (opérations qui s’effectuent pour la plupart de façon semi-automatique dans des boîtes à gants) et celui des combustibles standards à l’uranium. Ce rapport donne donc une idée du surcoût de fabrication de combustibles Th/U-233 par rapport à un combustible standard à l’uranium.

L’étape de traitement des combustibles au thorium (quelle que soit la matière fissile utilisée initialement) peut être comparée à celle des combustibles à uranium, sauf pour la partie chimique du procédé qui soulève des difficultés supplémentaires, notamment au niveau de la dissolution des matières.

Ici encore, il n’est pas possible de donner des chiffres concernant les surcoûts qui peuvent résulter de ces complications de procédé mais cette partie chimique ne représente que moins de la moitié du coût global du traitement.

En effet, le reste des installations d’une usine de traitement ne devrait pas présenter de grosses différences entre les deux types de combustible à retraiter, que ce soit avant la dissolution (réception des conteneurs de combustibles usés, déchargement, entreposage en piscine, démantèlement) ou en aval (traitement et conditionnement des matières valorisables une fois séparées chimiquement, stockage des produits de fission, vitrification des déchets conditionnement des autres déchets.

.La dernière étape de l’aval du cycle est le stockage définitif des déchets de moyenne et haute activité à vie longue, pour lequel la solution adoptée de façon quasi universelle est celle d’un stockage en formation géologique profonde.

Il n’y a aucune raison qu’il y ait des différences notables entre les cycles thorium et uranium à ce stade final, d’autant plus que l’on suppose ici que seuls sont stockés les déchets ultimes issus du traitement, après séparation et de toutes les matières valorisables.

Conclusion

Le thorium offre des perspectives intéressantes, notamment, s’il en était besoin, en termes d’économie d’uranium (si l’U-233 est recyclé) mais aussi pour réduire l’inventaire radiotoxique total des déchets ultimes.

Les combustibles au thorium présentent par ailleurs des caractéristiques attrayantes en termes de tenue sous irradiation et de comportement neutronique en réacteur.

Toutefois, malgré l’existence d’exemples concrets d’utilisation du thorium en réacteur dans le passé, l’expérience industrielle sur ce cycle reste aujourd’hui limitée. Elle est même pratiquement inexistante sur l’aval du cycle (traitement et recyclage).

Les connaissances de base apparaissent acquises en grande partie, mais le déploiement de ce cycle à une échelle industrielle nécessiterait encore beaucoup de recherche et développement, en particulier dans le domaine du traitement et de la fabrication de combustible à base d’U-233, ainsi que de lourds investissements industriels.

Ce cycle au thorium nécessiterait aussi de reconstruire une grande partie des procédures et des multiples réglementations ou normes du monstrueux référentiel de sûreté nucléaire laborieusement établi depuis plus de 50 ans.

Il est peu probable que, au moins au cours de ce siècle, les conditions soient réunies en Europe et en France pour justifier l’engagement de tels efforts !

Toutefois, à échéance de quelques dizaines d’années, l’apparition éventuelles de nouvelles contraintes pourrait modifier le contexte actuel et conduire dans un avenir lointain à un déploiement industriel de cycles de combustible à base de thorium.

Un des éléments moteurs de ce scénario pourrait être la possibilité offerte par ces cycles d’atteindre l’isogénération en matière fissile dans certains types de réacteurs thermiques. C’est dans cette perspective que s’inscrivent les recherches menées en France sur le cycle au thorium, notamment au CNRS dans le cadre de ses travaux sur les réacteurs à sels fondus (RSF).

Sur le plan international, l’Inde continue d’afficher clairement sa stratégie de développement de son parc nucléaire futur incluant un recours important au cycle thorium dans des réacteurs « classiques », et cela malgré les ouvertures lui permettant un accès plus facile à des importations d’uranium.

La Chine s’est également lancée récemment dans un programme de recherche sur ce sujet, en liaison avec ses travaux en cours sur les RSF.

Il en est de même au Japon, qui a toujours mené des recherches sur le thorium.

Certains pays poursuivent des recherches dans le cadre d’initiatives privées parmi lesquelles « Thor Energy » en Norvège, « Thorium Power » aux États-Unis (qui réalise des études en liaison étroite avec des instituts russes sur ce sujet) ou encore la Weinberg Foundation en Angleterre.

En conclusion, plusieurs institutions étatiques et des organismes à caractère industriel travaillent sur le cycle au thorium qui, loin d’être un délire notamment pour l’Inde ou la Chine, mérite la poursuite d’un minimum de recherches et de réflexions en France et dans le monde pour ne pas injurier l’avenir, même s’il est lointain.

 

 

Annexe

Élément thorium (symbole Th)

Le thorium fut identifié pour la première fois en 1828 par le chimiste suédois Jöns Jacob Berzelius

Cet isotope est radioactif mais, il a une période radioactive extrêmement longue de 14,1 milliards d’années (émetteur alpha), ce qui le rend pratiquement stable, d’où sa présence sur la terre encore aujourd’hui.

Tous les autres isotopes connus (on en a identifié une bonne trentaine) ont une période radioactive inférieure à 100 000 ans, ce qui explique que le thorium naturel soit composé aujourd’hui uniquement de Th-232 (en excluant certains descendants de chaînes radioactives naturelles présents à l’état de traces). La chaîne de décroissance du Th-232 comporte 10 descendants (dont justement un isotope du thorium, le Th-228 de courte période radioactive), le dernier descendantétant un isotope stable du plomb : le Pb-208.

L’un des noyaux intermédiaires de cette chaîne de décroissance est le radon-220 qui est un gaz encore appelé thoron, pouvant être un bon traceur de la présence de thorium.

La production d’U-233 par capture d’un neutron dans le Th-232 se fait par l’intermédiaire du protactinium 233 (Pa-233), dont la période de décroissance radioactive est relativement longue, 27 jours, comparée à son homologue du cycle uranium, le Np-239 dont la période de décroissance radioactive n’est que 2,3 jours (il produit le Pu-239).

C’est un point à noter car cette période de décroissance relativement longue conduit à une concentration élevée de Pa-233 dans le cœur des réacteurs, et donc à un taux de capture de neutrons qui peut être significatif, d’autant que la capacité du Pa-233 à capturer des neutrons (appelée « section efficace de capture ») est elle-même élevée ce qui peut constituer une pénalité pour le cycle au thorium dans certains cas.

Cette réaction de capture d’un neutron par le Pa-233 conduit à la formation d’U-234, isotope de l’uranium de longue période radioactive (245 000 ans).

Cet uranium 234, quasi stable à l’échelle des temps d’irradiation en réacteur, peut à son tour capturer un neutron pour produire l’isotope fissile U-235 mais, compte tenu de cette longue chaîne de réactions, cette production d’un isotope fissile est loin de compenser la perte d’un noyau d’U-233.

Propriétés physiques du thorium

Le thorium est un métal assez mou et ductile, de couleur gris-blanc argenté lorsqu’il est à l’état pur, mais il s’oxyde rapidement à l’air, sous forme de ThO2 de couleur sombre. Il a une densité de 11,72 g/cm3, nettement plus faible que celle de l’uranium (19,1 g/cm3). Par contre son point de fusion est nettement plus élevé que celui de l’uranium métal : 1 750 C au lieu de 1 135 C pour l’uranium. Il en est de même pour l’oxyde ThO2 qui a une température de fusion de plus de 3 300 C tandis que celle de l’oxyde d’uranium est de 2 800 C, ce qui en fait l’un des matériaux les plus réfractaires qui existent.

Utilisation courante du thorium (hors industrie nucléaire)

Après sa découverte en 1829, le thorium resta pratiquement inutilisé jusqu’à l’invention du manchon à incandescence en 1885.

On utilise alors la très mauvaise conductivité thermique de son oxyde (mélangé avec de l’oxyde de cérium) pour augmenter la température des manchons d’éclairage et donc leur luminosité.

Dans l’industrie, il est utilisé aujourd’hui (ou a été utilisé) pour de nombreuses applications en perte de vitesse et certaines ont même été totalement abandonnées.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Les industriels n’ont pas du tout envie de repiquer au nucléaire dont le résultat de la filière thorium n’intéressant pas le militaire, il n’y aura personne pour ouvrir le porte monnaie en grand. Ce n’est que la voie de l’obstination qui pourrait sauver le nucléaire devant le mur de l’uranium dont les inconvénients sont bien supérieurs aux avantages, en dehors de l’accès à la bombe.
    Il est bien plus prometteur de se tourner vers les renouvelables qui sont les seules solutions garanties quel que soit le terme que l’on voudra bien fixer pour notre propre espèce.
    Serge Rochain

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  • En dehors de ce bavardage sans intérêt, venons en aux réalités actuelles.

    Les adeptes du nucléaire ne cessent de parler du CO2, en mettant en avant leur poulain nucléaire émettant peu de CO2 pour lutter contre le dragon des fossiles dans la production d’électricité.

    Encore faut-il que leur poulain soit capable de progresser, alors qu’il s’agite surtout en restant dans l’écurie.

    Pour la 17e année consécutive, le nucléaire a produit moins d’électricité en 2023 qu’en 2006 au niveau mondial. C’est le seul niveau qui compte réellement pour le CO2, puisque celui-ci circule librement entre les continents.

    Depuis 2006, la production mondiale d’électricité a augmenté de 56% et celle des fossiles de 40% (charbon +35% – pétrole -36% – gaz +70%).

    La production d’électricité nucléaire a diminué de 2%, celle des renouvelables a augmenté de 162% (multipliée par 2,62). Une augmentation de 40% pour l’hydraulique, considérable pour les autres énergies renouvelables.

    En 17 ans, alors que la production nucléaire a reculé de 65 TWh, celle des renouvelables a davantage augmenté (5.550 TWh) que celle des fossiles (5.150 TWh).

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  • En complément un autre bavardage sans intérêt et sans stats éculées !
    Pour peu qu’on lui donne les moyens réellement requis, le nucléaire français est bel et bien prêt à fournir de nouveau au pays le service qu’il lui a naguère rendu

    Comment procéder ?
    Mais cela suppose la mobilisation économique et industrielle hors du commun allant de pair avec ce large recouvrement des compétences, que seul un pouvoir politique aussi robustement élu, aussi bien conseillé et aussi déterminé que celui du début des années 1970 peut mettre en mouvement.
    Toutefois, par rapport à son prédécesseur, celui-là devrait avoir en plus l’intrépidité de tenir sans délai le discours suivant aux Français : nous avons décidé de mettre immédiatement l’essentiel du budget de notre politique énergétique dans la reconstruction accélérée d’une industrie électronucléaire nationale cette fois pérenne, seule à même de doter le pays des capacités de production dont il va avoir un cruel besoin au milieu du siècle. C’est là LA SEULE voie du salut énergétique de notre pays passant par le recours au plus tôt aux REACTEURS DE 4ème GENERATION.
    Qui doit faire les frais d’un changement de pied énergétique aussi radical ?
    En premier lieu, les instances européennes doivent souffrir d’une manière ou d’une autre qu’une pugnace diplomatie française leur arrache le principe de subsidiarité énergétique pour tous les pays membres de l’UE ; un principe n’excluant en rien le devoir de solidarité inter-États matérialisée par le réseau ad hoc des interconnexions.
    En second lieu, et surtout, c’est le ruineux éolien qu’il convient de dépouiller jusqu’au dernier centime de toutes les formes d’aides et de subventions dont il bénéficie depuis trop longtemps. Car il n’est plus à démontrer que ce mode de production électrogène demeurera toujours largement plus coûteux que tous les modes de production classiques, qu’il n’économise pas la moindre production de GES, qu’il est particulièrement nocif pour l’avifaune, pour le confort, les intérêts fonciers et l’environnement des riverains, plus nocif encore pour la stabilité d’un système électrique dont il use prématurément la production nucléaire et dissuade dangereusement la production thermique classique de jouer les utilités.
    Enfin, il faut se rendre à l’évidence que la subvention au solaire, elle-même, ne se justifie plus vraiment. La promotion d’un solaire à n’accepter qu’en production décentralisée et/ou domestique – surtout plus aux côtés des outils industriels d’un système électrique qu’il perturbe plus encore que l’éolien – semble en effet pouvoir désormais supporter les contraintes du marché ordinaire, ce qu’une publicité on ne peut plus éloquentes de ses vertus constatables sur facture démontre déjà.
    Une chose est sûre en tout cas : selon la CRE elle-même, avec les subventions délivrées au solaire entre 2011 et 2017, respectivement de 0,8 milliard, 1,7 milliard, 1,9 milliard, 2,2 milliards, 2,4 milliards, 2,4 milliards, 2,4 milliards d’euros, soit 13,8 milliards au total, la France aurait déjà pu mettre un second EPR en chantier. L’info est aisément vérifiable.
    Attendrons-nous d’être le dos au mur pour nous obliger à ce salutaire changement de pied ?
    Ce sera trop tard, et les Français le savent très bien. Pourtant, ils ont déjà senti le vent du boulet avec les graves menaces d’indisponibilités causées par la corrosion sous contrainte de certains dispositifs de sûreté. Ça n’a manifestement pas été suffisant à les décider de revendiquer dès maintenant ledit changement, et tout porte à croire que, seuls un ou plusieurs dévastateurs coups au but de nouveaux boulets puissent y parvenir.
    À propos de cette inévitable survenue de black-out, doit-on considérer que le plus tôt sera le mieux ? La crise politique actuelle répond à cette question en continuant d’illustrer imperturbablement que la société française ne sait rompre avec ses errements que dans la douleur.

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  • On voit bien qu’un des adorateurs du nucléaire en particulier n’aime pas voir la réalité en face, car celle-ci contredit tout son imaginaire désuet.

    Les statistiques citées à plusieurs reprises sont toujours d’actualité, les plus récentes statistiques disponibles étant utilisées comme c’est le cas ici.

    Ces statistiques internationales confirment d’ailleurs les estimations faites antérieurement : en 2023, les énergies renouvelables ont produit 3,28 fois plus d’électricité que le nucléaire dans le monde (96% de plus en Europe à 27).

    Et alors qu’éolien et solaire ne dépassaient que de 4% le nucléaire en 2021 et de 28% en 2022, c’est de 45% en 2023 avec 3.970 TWh (2.330 + 1.640) contre 2.740 TWh pour le nucléaire.

    En juin 2012, l’EPR devait être mis en service et produire 12 TWh d’électricité nucléaire de plus chaque année. Rien jusqu’à ce jour.

    En 2023, éolien et solaire ont produit 50,6 TWh de plus qu’en 2012 en France. Sans cela, c’est autant d’électricité qui aurait été produite à partir des fossiles, charbon en particulier.

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  • Dans son étude pour 2050, RTE précise que, selon les propres dires de ceux-ci, les industriels du nucléaire sont incapables de mettre en service plus de six EPR2 d’ici 2045-2050, le premier ne l’étant qu’en 2037 au plus tôt.

    Pour les réacteurs de 4e génération, les fameux surgénérateurs, leur coût de construction et de fonctionnement, comme le coût de l’électricité qui en sortirait, sont estimés très supérieurs à ceux des réacteurs classiques. La disponibilité de l’uranium est assurée jusqu’à la fin du siècle, même en supposant une très forte augmentation du nombre de réacteurs nucléaires dans le monde.

    En France, le coût du nucléaire ancien était estimé par la Cour des comptes entre 60,8 et 68,4 €/MWh en 2019, selon le mode de calcul.

    L’accord entre EDF et le gouvernement indique un tarif minimum de 70€/MWh pour le nucléaire dès janvier 2026, tarif pouvant être largement dépassé dans des conditions très floues.

    Pour l’EPR de Flamanville, le coût de production est de l’ordre de 120 €/MWh. Ce que confirme le tarif d’achat actualisé pour Hinkley Point en Angleterre.

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  • MD: vous oubliez de dire que dans les années 70, il n’y avait pas du tout autant d’emplois dans les secteurs du divertissement et la publicité associée, de la communication, des collectivités territoriales, de la Justice (parce que celle-ci ne fait pas assez peur) etc. Donc pour retrouver des emplois industriels, il faut supprimer des emplois tertiaires qui ne servent à rien.
    Et cela, aucun parti ne le propose !

    Le RN est déjà revenu sur sa position concernant le PV (qu’il voulait arrêter), avant même d’être élu !
    Maintenant, il veut créer une filière française du PV !
    Quant à l’éolien, il est question d’un moratoire. Il n’est plus question de démanteler les éoliennes au plus tôt.
    Je ne serai pas étonné le jour où le RN, délivre des permis pour les éoliennes en mer.
    Le seul point sur lequel il aura peut-être une réelle inflexion est sur l’éolien terrestre.
    La France a un système complètement incohérent où le nucléaire sert de plus en plus de back-up aux ENRv.
    Parce que lorsque les variables sont faibles, il faut bien compenser par quelque chose.
    Pas plus tard que la nuit dernière, la demande était de l’ordre de 40 GW et la production éolienne de 1 GW !

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    • Mon pauvre Marc
      c’est bien connu (à le détériorer) le nucléaire qui n’a pas été fait pour cela, n’a pas la souplesse pour compenser l’intermittence en dents de scie des ENR. Seules les CCgaz en sont capables ! Il faudra choisir le gaz et les ENR intermittentes ou le nucléaire allié aux barrages hydrauliques qui ont formé et forment encore un couple idéal !. La simplicité est une richesse dont on ne perçoit les effets que quand on la saccage.

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  • Certaines données ne reflètent pas la réalité car certaines sources décentralisées ne sont pas recencées. Pour une vision plus précise : https://transparency.entsoe.eu/generation/r2/actualGenerationPerProductionType/show?name=&defaultValue=false&viewType=GRAPH&areaType=CTY&atch=false&datepicker-day-offset-select-dv-date-from_input=D&dateTime.dateTime=27.06.2024+00:00|CET|DAYTIMERANGE&dateTime.endDateTime=27.06.2024+00:00|CET|DAYTIMERANGE&area.values=CTY|10YNL———-L!CTY|10YNL———-L&productionType.values=B01&productionType.values=B02&productionType.values=B03&productionType.values=B04&productionType.values=B05&productionType.values=B06&productionType.values=B07&productionType.values=B08&productionType.values=B09&productionType.values=B10&productionType.values=B11&productionType.values=B12&productionType.values=B13&productionType.values=B14&productionType.values=B20&productionType.values=B15&productionType.values=B16&productionType.values=B17&productionType.values=B18&productionType.values=B19&dateTime.timezone=CET_CEST&dateTime.timezone_input=CET+(UTC+1)+/+CEST+(UTC+2)

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  • Peut-on se fier à un site, trop souvent cité, où l’on trouve une production solaire nulle en pleine journée et abondante en pleine nuit ?

    Les données ENTSOe, utilisées dans ce cas et par un autre site trop cité lui aussi pour son « CO2 instantané », ne sont pas toujours fiables. De nombreux exemples ont été relevés depuis des années.

    En 2019, les énergies renouvelables représentaient 18,8% de la production d’électricité des Pays-Bas. En 2023, quatre ans plus tard, c’était 47,6%, dont 23,6% pour l’éolien et 17,3% pour le solaire. Les fossiles sont passés de 75,9% en 2019 à 47,6% (aussi) en 2023.

    Ce sont des valeurs en brut. En net, le pourcentage est supérieur pour les renouvelables et inférieur pour les fossiles, car une partie de la production des fossiles est consommée en interne (idem pour le nucléaire).

    En 2023, l’équivalent de 21,0% de la production a été exporté et 16,3% importé. Proportions rapportées à la production normales pour un petit pays et comparables à ce qui existe en France entre régions.

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  • Le mix électrique le plus facile aujourd’hui, et les teutons et les chinois ne s’y trompent pas, c’est ENRv + outils d’optimisation + back-up au charbon, dont il reste davantage de réserves que le gaz fossile, au rythme de consommation actuelle.
    Aucune société ne paiera pour un back-up à l’hydrogène, trop coûteux.

    Concernant le nucléaire, il faudra passer un jour à la 4G, dont on ne connaît pas le coût, mais qui s’annonce plus élevé que celui des réacteurs à l’U235. La Russie et la Chine construisent des prototypes, au cas où cette technologie soit nécessaire un jour.
    Quant aux émissions de CO2, eh bien, la société s’en fiche. La conscience environnementale a diminué à mesure que la société s’est abrutie dans le divertissement et la publicité, devant des débats où les candidats ne font que s’aboyer dessus les uns les autres, devant les réseaux sociaux etc.

    La société refuse de comprendre qu’elle vit au-dessus de ses moyens. Elle n’est plus capable de penser son avenir.
    Seul compte désormais le « pouvoir d’achat », pour lequel chaque candidat est prêt à promettre tout et n’importe quoi !

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  • Principales productions d’électricité aux Pays-Bas (TWh)

    Source —— 2019 — 2020 — 2021 — 2022 — 2023
    Charbon —– 20,1 — 10,1 — 17,4 — 17,4 — 10,7
    Gaz naturel – 70,7 — 72,5 — 56,7 — 47,8 — 45,9

    Eolien ——- 11,5 — 15,3 — 18,1 — 21,4 — 28,9
    Solaire —— 5,4 — 8,6 — 11,3 — 17,1 — 21,2

    Renouvelables — 22,8 — 32,7 — 40,4 — 48,3 — 58,2
    Total ———— 121,4 — 123,3 — 122,1 —121,8 — 122,3

    Dont nucléaire autour de 4,0 — pétrole autour de 1,5 — biomasse autour de 8 à 11 selon les années.

    Comme partout ailleurs, ce sont bien les renouvelables qui font reculer les fossiles.

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  • « Ce sont bien les renouvelables qui font reculer les fossiles ». Vous rappelez là une évidence. Mais cela conduit à des imports/exports considérables : environ 20 % de l’électricité produite sont exportés et importés chaque mois. Ce qui peut représenter un gros problème d’adéquation avec les réseaux des pays frontaliers : https://www.cbs.nl/en-gb/figures/detail/84575ENG

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  • La manipulation est grossière pour faire croire que ce sont les énergies renouvelables qui ont fait augmenter le prix de l’électricité hollandaise en 2022.

    Si le prix du kWh est passé de 0,2966 € en février 2022 à 0,4814 € en mars 2022, et jusqu’à 0,6588 € en octobre 2022 (avec TVA), la cause en est extérieure comme chacun sait en suivant les actualités.

    Il suffit de regarder la situation actuelle :
    https://www.cbs.nl/en-gb/figures/detail/85592ENG?q=average%20energy%20prices

    En baisse de 0,2343 €/kWh en juin 2023 à 0,1729 €/MWh en mai 2024.

    Selon les statistiques néerlandaises, le pays était très fortement importateur net (solde) d’électricité de 1990 à 2019 : de 0,85 à 21,5 TWh et jusqu’à l’équivalent de 21,7% de sa production.

    Pour la première fois en 2020 et surtout en 2022 et 2023, les exportations ont dépassé les importations.

    Les énergies renouvelables ont permis non seulement de diminuer les fossiles, mais aussi de réduire le solde importateur d’électricité et de devenir exportateur net.

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