Innovation : le cartable solaire à la conquête de l’Afrique
L’entrepreneur ivoirien Evariste Akoumian a créé un cartable composé d’un petit panneau solaire relié à une lampe. Un objet révolutionnaire qui permet à des enfants qui n’ont pas l’électricité de pouvoir travailler le soir, une fois le soleil couché. Interview.
Comment vous est venue l’idée du cartable solaire, le SolarPak ?
Cette idée m’est venue un soir, alors que je devais livrer du matériel informatique en Côte d’Ivoire. Alors que je traversais un village à la nuit tombée, j’ai constaté les difficultés qu’éprouvaient les élèves sans électricité à apprendre leurs leçons. Je me suis dit qu’il fallait aider ces enfants, les rendre autonomes. Il faut savoir qu’en Côte d’Ivoire, plus de 70 % des villages n’ont pas l’électricité. Les enfants révisent avec des lampes à pétrole, ce qui a des répercussions sur leur santé. Je trouvais ça injuste qu’ils n’aient pas les mêmes chances que ceux qui étudient dans les grandes villes africaines.
J’ai donc réfléchi à un objet qui pourrait apporter de la lumière sans effort particulier, sur le chemin de l’école par exemple. C’est comme cela que l’idée du cartable avec panneau solaire est née ! Et bien évidemment, j’ai breveté cette innovation dans plus de 150 pays dans le monde.
Concrètement, comment ça marche ?
Ce cartable est doté d’une lampe LED et d’un panneau solaire qui la recharge en journée à la lumière du jour ou du soleil. Le principe est simple : la lampe, branchée via un port USB sur la source d’énergie, est ensuite utilisable par l’enfant pour faire ses devoirs le soir, même après le coucher du soleil. La lampe dispose ainsi d’une autonomie de plus de 5 heures. Le tour est joué !
Vous développez ce cartable en Côte d’Ivoire… Beaucoup de pays africains pourraient être intéressés par cette innovation !
Exactement ! Plus de 600 millions de foyers en Afrique n’ont pas l’électricité. Je souhaite développer des partenariats avec les écoles et des ONG pour offrir le maximum de cartables, comme je l’ai fait dans plusieurs écoles dans le sud de la Côte d’Ivoire. Pour ceux qui seront ensuite commercialisés, le cartable sera vendu 19 euros pièce. Je suis donc à la recherche d’investisseurs pour nous aider dans la production et pourquoi pas aussi fournir ces cartables dans des pays voisins au Mali, au Sénégal ou au Niger, où les problématiques dans les zones rurales sont les mêmes qu’en Côte d’Ivoire.