1700 km de lignes prévus en mer, le nouveau terrain d'action de RTE
La filiale d’EDF chargée de la gestion du réseau haute-tension a annoncé qu’elle avait en projet pas moins de 1.700 km de lignes électriques en mer d’ici à 2025. Parmi celles-ci deux sont prévues pour 2022 entre la Basse-Normandie et l’Angleterre, avec en ligne de mire l’exploitation d’un fort potentiel hydrolien.
Le chiffre a été annoncé par Jean-Louis Muscagorry, délégué Île-de-France et Normandie de RTE (Réseau de transport d’électricité), lors d’une conférence de presse à Caen le 19 mai : « Nous avons en tout 1.700 km de projets en mer. C’est bien un nouveau terrain d’action pour RTE ». Parmi ces lignes, deux relieront la Basse-Normandie et l’Angleterre dont une de 220 km entre dans le Nord Cotentin et le Sud-Ouest de l’Angleterre.
Le projet vise notamment à exploiter un fort potentiel énergétique hydrolien situé au large de l’île anglo-normande d’Aurigny. La zone située près du raz Blanchard est en effet considérée comme le deuxième gisement hydrolien d’Europe avec un potentiel de 3.000 à 5.000 MW, selon RTE qui aura en charge les lignes devant assurer le transport de l’électricité produite par les futurs machines.
Les entreprises tournées vers le développement des énergies marines renouvelables comme DCNS prévoient l’exploitation de 300 mégawatts (MW) grâce à 150 hydroliennes dans cette zone proche du Raz Blanchard. Elles produiront l’équivalent de la consommation de 150.000 foyers. Le projet devrait conduire (entre 2020 et 2022) à la mise en service de la ligne France Aurigny Grande-Bretagne (FAB) pour un coût estimé à 700 millions d’euros que RTE et son équivalent britannique se partageront.
RTE a également d’autres projets dans la Manche. On pense notamment à la ligne entre le Calvados et la côte Sud de l’Angleterre, au niveau de l’île de Wight, prévue pour 2020. Ou encore au projet de lignes sous-marines entre la Bretagne et l’Irlande. Nul doute que la filiale d’EDF saura utiliser son expérience de « 30 ans d’exploitation » acquise grâce à la ligne actuelle entre la France et l’Angleterre, tout en faisant montre d’innovation technologique assure Jean-Louis Muscagorry.
Crédit photo : Jean-Pierre Bazard.
