2.000 emplois menacés par la fermeture de Fessenheim
L’Insee Alsace publie ce mardi une étude sur « l’inscription territoriale » de la centrale nucléaire de Fessenheim et les conséquences de sa fermeture sur l’emploi dans la région. Si plusieurs milliers d’emplois directs et indirects sont concernés, l’impact de cette cessation d’activité doit néanmoins être relativisée dans une zone de plus en plus périurbaine.
Alors que le projet de loi sur la transition énergétique dévoilé par Ségolène Royale le 18 juin dernier, a bien confirmé la fermeture de la centrale alsacienne à l’horizon 2016, la direction régionale de l’Insee apporte aujourd’hui plus de précisions sur l’impact de cette fermeture sur l’emploi de la région.
L’arrêt de la centrale de Fessenheim affecterait donc selon l’Insee près de 2000 emplois et pourrait de plus influer de manière négative sur les revenus de plus de 5000 personnes. Des chiffres qui viennent confirmer une première analyse réalisée au mois de mai 2012 par le cabinet Syndex à la demande des syndicats contestant la fermeture, et qui faisait état d’un bilan similaire.
Pour cette étude, l’Insee s’est basé sur la période 2011-2012. La centrale nucléaire de Fessenheim employait alors en moyenne 850 salariés d’EDF, dont un tiers de cadres et deux tiers de techniciens et contremaîtres. 510 autres personnes travaillaient au sein d’entreprises sous-traitantes, auxquelles s’ajoutent encore 550 emplois induits par la consommation des ménages de ces salariés. L’Insee précise notamment que ces entreprises sous-traitantes « pourraient être affectés par une fermeture de la centrale au cas où la diminution de leur chiffre d’affaires les ferait passer sous un seuil critique de viabilité ».
Un impact important donc mais qu’il est nécessaire toutefois de relativiser au regard du caractère de plus en plus résidentiel et périurbain de ce territoire. En effet, si la population est en constante augmentation depuis les années 1970, nombreux sont ceux qui travaillent désormais dans les grandes agglomérations avoisinantes telles que Colmar, Mulhouse ou Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. L’Insee précise ainsi que trois quart des actifs exercent leur activité professionnelle en dehors de Fessenheim.
Prévue en 2016, l’arrêt de la centrale de Fessenheim était une des promesses du candidat François Hollande. Elle est destinée à limiter la capacité nucléaire française à 63 GW de puissance et interviendra en parallèle de la mise en service de l’EPR de Flamanville.
Crédits photo : Florival