Le secteur éolien est porté par des vents favorables
L’association européenne WindEurope et le Global Wind Energy Council (GWEC) ont en effet publié courant février des bilans statistiques qui dressent un état des lieux du secteur éolien au niveau européen et mondial.
Les chiffres contenus dans ces deux études montrent que l’énergie éolienne terrestre et en mer sont désormais des composantes essentielles du mix énergétique mondial. L’énergie du vent est désormais dans les habitudes énergétiques de nombreux États.
20% de nouvelles capacités éoliennes
L’association WindEurope est formelle : 2017 a été une année record pour l’énergie éolienne. Entre le 1er janvier et le 31 décembre, le parc éolien du Vieux Continent a accueilli pas moins de 15,7 GW de nouvelles capacités de production (12,5 GW pour l’éolien terrestre et 3,2 GW pour l’éolien offshore).
La puissance éolienne européenne s’élève désormais à 169 GW, soit une hausse de 20% par rapport à 2016. Cela représente 55% des nouvelles capacités de production installées en 2017.
Nos voisins d’Outre-Rhin sont indéniablement les champions en matière d’énergie éolienne.
Avec 6,6 GW de nouvelles capacités de production développées en 2017, l’Allemagne est en effet le pays où le secteur éolien s’est le plus développé. Fin 2017, la puissance totale du parc allemand a atteint une puissance cumulée totale de 56,1 GW.
Viennent ensuite le Royaume-Uni et la France qui ont vu leur puissance de production éolienne croitre respectivement de 4,3 GW (pour atteindre 18,9 GW au total) et 1,7 GW (13,8 GW).
De manière globale, les ressources énergétiques renouvelables représentent 85% des nouvelles capacités électriques européennes. La part d’électricité issue du pétrole et du charbon décline au profit des énergies éoliennes et solaires. Le parc éolien européen a généré quelques 336 TWh d’électricité en 2017.
« En 2017, l’éolien a couvert 11,6% de la demande énergétique du continent avec de grands écarts selon les pays. Par exemple, alors que les turbines ont couvert 44,4% de la demande au Danemark, elles n’ont contribué qu’à 4,8% de la dépense énergétique française », explique Giles Dickson, le PDG de WindEurope.
La croissance « spectaculaire » de l’éolien offshore
2017 a également été une année particulièrement faste pour le secteur éolien offshore. Les statistiques de WindEurope montrent en effet que la capacité de production en mer de l’Europe a atteint une puissance totale de 15,8 GW grâce aux 3,2 GW de nouveaux projets déployées entre janvier et décembre 2017.
Le Royaume-Uni et l’Allemagne font figure de chefs de file avec respectivement 1,7 GW et 1,3 GW de puissance éolienne offshore supplémentaire.
« Une augmentation de 25% en un an reste assez spectaculaire. L’éolien en mer fait maintenant partie intégrante du réseau électrique. Et les coûts ont chuté rapidement. Investir dans l’éolien offshore aujourd’hui ne coûte pas plus cher que produire de l’électricité conventionnelle. Cela montre simplement que l’Europe est prête à adopter un objectif beaucoup plus ambitieux en matière d’énergies renouvelables pour 2030. Le seuil des 35% est facilement réalisable. D’autant plus que des parcs éoliens flottants au large des côtes sont également mis en service”, estime M. Dickson.
L’Europe a vu s’achever 13 nouveaux parcs éoliens offshore en 2017, dont le premier parc éolien flottant du monde (Hywind Scotland en Écosse). 4.000 turbines en mer sont désormais exploitées dans 11 pays européens.
Le rapport de WindEurope fait également état de 11 parcs actuellement en construction dans les zones maritimes européennes. Le portefeuille de projets devrait permettre à l’Europe d’accueillir une puissance offshore supplémentaire de 25 GW d’ici l’horizon 2020.
L’énergie éolienne proche de la maturité ?
Dans son rapport biannuel sur les perspectives de l’énergie éolienne, le GWEC souligne un léger ralentissement de la croissance du parc éolien mondial. Ce dernier a vu sa puissance de production croitre de 52,6 GW, soit une légère baisse de 4% par rapport à 2016. Le parc éolien mondial affiche désormais une puissance cumulée totale de 539,6 MW.
Ce ralentissement au niveau de la croissance du parc éolien mondial est à mettre sur le compte de « la plus grande maturité de la filière », selon Steve Sawyer (secrétaire général du GWEC).
L’énergie éolienne est en effet au cœur d’une transition qui va l’emmener vers un système basé sur le marché, où elle sera donc en compétition avec d’autres technologies plus subventionnées. L’attribution en avril 2017, en Allemagne, de 3 projets éoliens offshore ne prévoyant aucune subvention démontrent cette nouvelle tendance.
Le GWEC souligne également la forte chute des coûts de production « dans des pays aussi variés que le Maroc, l’Inde, le Mexique et le Canada avec des projets à 0,03 $/kWh et un récent appel d’offres au Mexique en dessous de 0,02 $/kWh ».