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2018, une année positive pour le secteur électrique français

Le gestionnaire du réseau électrique français RTE a rendu public son fameux bilan électrique pour l’année écoulée.

Ce document reveint sur les évolutions qui se sont opérées au sein de notre système électrique.

On apprend ainsi que 2018 aura été une année largement positive pour le secteur de la production française.

Le document bilan nous apprend en effet que malgré une hausse marquée de la production totale d’électricité, les émissions de gaz à effet de serre se sont inscrites à la baisse grâce à l’effet conjugué de la reprise de la production nucléaire et des conditions météorologiques favorables aux énergies renouvelables. Explications.

Une production en hausse mais des émissions de CO2 en baisse

On apprend ainsi que 2018 a été une année caractérisée par une augmentation de la production d’électricité : les centrales ont généré 548,6 TWh d’électricité, soit un volume en augmentation de 3,7% par rapport à 2017.

Le bilan de RTE permet de constater que l’électricité produite en 2018 aura été décarbonée à hauteur de 86%. L’année passée se classe donc parmi les 3 années les moins émettrices de CO2 de ces 10 dernières années.

« En 2018, les émissions de CO2 diminuent de 28% et retrouvent un niveau proche de celui de 2015. Les progressions conjuguées des productions nucléaire et hydraulique ont conduit à un recours moindre aux moyens thermiques à combustibles fossiles en 2018 », se félicitent les auteurs du rapport de RTE.

Une production toujours plus décarbonée

Le bilan électrique met en avant une production d’électricité particulièrement respectueuse de l’environnement et peu émettrice de gaz à effet de serre grâce, d’une part, à une meilleure disponibilité du parc nucléaire français et, d’autre part, à des conditions météo propices pour les énergies renouvelables hydraulique, solaire et éolienne.

En 2018, le parc nucléaire a assuré la production de 71,1% de l’électricité française, ce qui représente une part relativement similaire aux années précédentes dans notre mix électrique.

En termes de volume, la production 2018 des 58 réacteurs représente plus de 393 TWh, soit un chiffre en progression de 3,7% par rapport à 2017.

Du côté des énergies renouvelables, la tendance est également à la hausse. La part de ces énergies propres dans notre mix électrique s’est en effet élevée à 22,7% en 2018, soit une augmentation de 18,5% par rapport à 2017.

RTE précise que le parc hydraulique a contribué à hauteur de 58,1% des volumes produits grâce à « un excédent pluviométrique ».

Même son de cloche du côté de l’éolien (25,6% des volumes renouvelables générés en 2018) et du solaire (9,4%) qui ont bénéficié de « conditions météorologiques particulièrement favorables ».

Les autres faits marquants de 2018

« En 2018, les émissions de CO2 diminuent de 28% et retrouvent un niveau proche de celui de 2015. Les progressions conjuguées des productions nucléaire et hydraulique ont conduit à un recours moindre aux moyens thermiques à combustibles fossiles en 2018 », précise RTE.

La production des centrales thermiques tricolores s’inscrit en effet en baisse de 26,8% en 2018 par rapport à 2017.

Une fois corrigée des aléas climatiques et des effets calendaires, la consommation électrique française s’établit à 474 TWh pour l’année 2018.

Un résultat qui confirme la tendance à la stabilité observée depuis une dizaine d’années. Les auteurs du rapport soulignent cependant que cette stabilité traduit une meilleure maîtrise de la consommation car elle s’inscrit dans un contexte d’utilisation croissante des appareils électriques.

Traduisant la bonne santé du secteur électrique hexagonal, les échanges transfrontaliers ont permis à la France de devenir « le pays le plus exportateur d’électricité d’Europe ».

En 2018, la France n’a eu besoin de recourir à l’électricité produite à l’étranger que lors de 17 journées (contre 52 en 2017). A contrario, l’Hexagone a injecté plus de 86 TWh d’électricité sur le réseau électrique de ses voisins.

« Le solde France des échanges s’établit à 60,2 TWh en 2018, en progression par rapport aux deux années précédentes (…). Le solde des échanges est positif tous les mois, et s’élève à 7,85 TWh en mai, au plus haut depuis le mois de juillet 2014. La France redevient le pays le plus exportateur d’Europe, la progression des exports étant liée à une hausse du prix français plus modérée que ses voisins ».

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COMMENTAIRES

  • De nouvelles recherches de l’Université technologique de Lappeenranta (LUT), en Finlande, ont démontré qu’un super-réseau européen transfrontalier basé sur un approvisionnement décentralisé en énergies renouvelables est l’option la moins coûteuse pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris tout en éliminant les obstacles importants au fonctionnement d’une Union européenne de l’énergie.

    LUT étudie depuis longtemps l’idée de super-réseaux alimentés à 100 % par des énergies renouvelables et couvrant une grande partie de la planète.

    L’étude a comparé 2 scénarios – l’un simulant 20 régions d’Europe agissant comme des « îles » énergétiques indépendantes et l’autre simulant des interconnexions électriques entre les régions. Les scénarios ont été modélisés jusqu’en 2050 et tenaient compte de la capacité et de l’âge actuels des centrales électriques, ainsi que de l’augmentation prévue de la demande future.

    « Les résultats montrent clairement que la solution la moins coûteuse est basée sur l’approvisionnement domestique et décentralisé avec le commerce transfrontalier, car cela réduit le coût total du système électrique de 69 €/MWh en 2015 à 51 €/MWh en 2050. Un avantage économique substantiel grâce au commerce transfrontalier s’élève à 26 milliards d’euros par an, en ne négociant que 12% de la demande totale d’électricité des utilisateurs finaux en Europe. »

    « Une approche SuperSmart respecte les contributions uniques que différentes régions d’Europe peuvent apporter tout en adhérant à un objectif clairement défini d’émissions de gaz à effet de serre nettes nulles d’ici 2050 » précise Michael Child, chercheur à l’Université LUT et auteur principal de Flexible electricity generation, grid exchange and storage for the transition to a 100% renewable energy system in Europe.

    Le scénario SuperSmart présenté par LUT constitue un compromis entre deux approches de l’Union européenne de l’énergie qui ont été adoptées récemment – une approche de réseau intelligent décentralisé et une approche de super-réseau centralisé et réglementé.

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  • (suite)

    « Les résultats de notre modélisation et de notre analyse des instruments de politique suggèrent qu’un compromis entre les deux extrêmes, ou une approche SuperSmart, peut être une solution optimale aux deux problèmes. Tant sur le plan technologique qu’en termes de politique énergétique et climatique, l’Europe doit être considérée non seulement d’en haut, mais aussi dans le contexte national et régional. »

    « Les conditions-cadres que l’Europe doit mettre en place pour que la part des énergies renouvelables puisse augmenter rapidement sont importantes. Chaque pays devrait s’orienter le plus rapidement possible vers un approvisionnement complet en énergies renouvelables », déclare Claudia Kemfert, co-auteure du rapport. « L’étude montre que le passage à un approvisionnement complet par les énergies renouvelables est non seulement possible, mais qu’il renforce également l’économie et génère des innovations et des avantages technologiques.

    L’étude tient également compte d’éléments qui ne sont pas toujours abordés dans d’autres études de modélisation, comme le rôle des prosommateurs qui, selon l’étude, s’ils étaient pris en compte en termes d’impact sur la quantité d’énergie qui circule dans le réseau centralisé, réduiraient de 6 % la capacité nécessaire à l’interconnexion de pointe, réduisant ainsi les coûts. Le stockage de l’énergie peut également être considérablement développé, les batteries fournissant un stockage à court terme et d’autres technologies assurant l’équilibre saisonnier nécessaire.

    La production flexible peut également être soutenue par l’utilisation de la production complémentaire géographique, par exemple en connectant les niveaux élevés de production photovoltaïque solaire dans le sud de l’Europe et de production éolienne dans le nord-ouest de l’Europe au réseau paneuropéen plus vaste, réduisant ainsi la variabilité globale.

    L’Université a déjà publié des résultats qui mettent en évidence le potentiel d’une Russie et d’une Asie centrale à 100 % d’ici 2030 ; d’une Amérique du Sud à 100 % d’ici 2030 ; d’un Iran et d’un Moyen-Orient à 100 % d’ici 2030 ; d’une Inde d’ici 2050 et sa réalisation majeure, un système planétaire à énergie 100% renouvelable. Et en novembre 2017, en marge de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP23 à Bonn, en Allemagne, les chercheurs de l’équipe LUT ont montré comment un réseau électrique 100 % renouvelable est plus rentable que le système actuel qui dépend des combustibles fossiles.

    « En tant que scientifiques, nous proposons nos résultats à tous les niveaux, par le biais des médias, des contacts directs, des manifestations à Bruxelles ou dans les capitales européennes et des publications scientifiques, qui seront plus tard à nouveau examinées par des rapports importants tels que celui du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Plus tard, nous pourrions même avoir un impact sur les rapports de l’Agence internationale de l’énergie, qui suit parfois les découvertes scientifiques plusieurs années plus tard. »

    « Il reste cependant beaucoup à faire pour mieux amplifier le travail des scientifiques et des chercheurs afin de noyer l’argent versé dans les campagnes de lobbying contre le changement climatique ».

    https://cleantechnica.com/2019/02/26/decentralized-renewable-energy-focused-european-super-grid-is-least-cost-option/

    .

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