5000 logements strasbourgeois chauffés aux eaux usées en 2015
Un projet pilote organisée dans l’agglomération strasbourgeoise et soutenu par la Commission européenne prévoit la mise en place d’une unité de production de biométhane dans la station d’épuration de Strasbourg. Baptisé Biovalsan, ce projet devrait permettre d’alimenter en partie le réseau de distribution du gaz naturel et de chauffer plus de 5.000 logements grâce à l’exploitation des eaux usées et des boues d’épuration.
Ainsi, la station d’épuration de Strasbourg-La Wantzenau, quatrième station d’épuration française affichant une capacité de traitement d’un million « équivalent habitants », accueille le projet Biovalsan, lancé en juin 2012. Initié par la Communauté urbaine de Strasbourg et les groupes partenaires, Réseau GDS, Lyonnaise des Eaux et Degrémont Services, ce projet est entré dans sa phase finale de construction ce mardi 2 septembre 2014 et devrait selon les estimations pourvoir produire du biométhane dès le premier semestre 2015.
Cette unité de production renouvelable unique en France, devrait injecter dans le réseau 1,6 million de m3 par an de biogaz produit à partir des eaux usées de la station d’épuration via un dispositif de fermentation et de purification par filtration membranaire mis au point par la société allemande Eisenman. Elle permettra ainsi, selon les porteurs du projet, « de réduire de 6000 tonnes/ an les émissions de CO2 de la station d’épuration« . Une station qui avait déjà mis en place un système de production de gaz et de valorisation interne sur site par le biais d’une cogénération chaleur/électricité.
Elle assurera également une distribution et une consommation locales du biogaz dans plus de 90 communes reliées par les 1800 kilomètres de réseau géré par la société partenaires Réseau GDS. Les prévisions de production devraient ainsi permettre d’alimenter en biométhane « l’équivalent de 5.000 logements respectant les normes BBC ou de 1500 véhicules bio-GNV ».
Cette énergie décarbonnée et distribuée selon une logique de circuit court s’intègre ainsi parfaitement dans le schéma de développement des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique impulsé par le gouvernement au travers du nouveau projet de loi de transition énergétique. Une nouvelle réglementation en date du mois de juin 2014 autorise d’ailleurs l’injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel et fixe le prix d’achat, un prix qui reste pour l’instant plus élevé que celui du gaz naturel en raison des investissements de départ.
Le projet Biovalsan a bénéficié d’un appui financier de la Commission européenne à hauteur de 2 millions d’euros.
Crédits photo : Xofc
