A Fukushima, même les cadavres sont irradiés
Près de la centrale de Fukushima, près d’un millier de corps irradiés sont difficilement récupérables et sont toujours sur place. Les autorités craignent des pollutions aériennes radioactives lors de leur crémation.
Des milliers de soldats japonais et américains (17.000 côté japonais, 7000 côté américain, selon le quotidien Yomiuri) ont débuté vendredi une vaste campagne de recherche de corps le long de la côte. Les armées des deux pays alliés ont déployé 120 avions et hélicoptères, ainsi que 65 navires, pour chercher les 16.441 personnes portées disparues après la vague géante qui a dévasté la côte Pacifique de la grande île de Honshu.
« Nous allons nous concentrer sur le long des côtes, les embouchures des fleuves et les territoires encore recouverts d’eau de mer« , a expliqué un responsable des Forces japonaises d’autodéfense, nom de l’armée du Japon. « Les corps emportés dans la mer à cette époque de l’année coulent dans un premier temps. Mais souvent ils remontent à la surface au bout de quelques semaines. Nos recherches viseront à les retrouver« , a-t-il ajouté.
La fouille ne pourra couvrir toutefois la zone de 30 km autour de la centrale de Fukushima Daiichi, où le niveau de radiation est dangereux. Jusqu’à un millier de corps n’ont pas été ramassés autour de cette centrale car ils se trouvent dans la zone d’exclusion, estiment les journaux japonais. Les autorités avaient dans un premier temps prévu de récupérer et transporter ces cadavres en dehors de cette zone d’où les rescapés ont été évacués. Mais elles ont reconsidéré ce projet, a précisé l’agence Kyodo : les cadavres ont en effet été « exposés à de forts niveaux de rayonnements post-mortem ». Les décontaminer sur place rendrait encore plus difficile leur identification ultérieure. Et les rendre tels quels aux familles causerait des dangers de pollutions aériennes radioactives lors de leur crémation.