L’activité de Getlink dopée au 1T par un câble électrique sous la Manche

Le groupe Getlink, exploitant du tunnel sous la Manche, a plus que doublé son chiffre d’affaires au premier trimestre grâce notamment aux revenus tirés du nouveau câble électrique transmanche ElecLink, ses activités traditionnelles progressant de 21%, selon un communiqué publié jeudi.

Le chiffre d’affaires trimestriel de l’ancien groupe Eurotunnel a atteint 506,9 millions d’euros entre janvier et mars 2023 –dont 275,8 millions pour ses activités traditionnelles et 231,1 millions pour ElecLink–, contre 227,8 millions sur les trois premiers mois de 2022 (+123%) et 254,4 millions sur la période correspondante de 2019 avant la crise sanitaire.

Le trafic des navettes ferroviaires entre la France et l’Angleterre a augmenté de 31% pour le transport de voitures mais il a baissé de 14% pour les camions à cause, selon la direction, du ralentissement économique au Royaume-Uni, de la hausse des coûts de l’énergie et des mouvements sociaux.

Le trafic des trains à grande vitesse Eurostar, qui avait été atomisé par la pandémie, a confirmé son rebond (+121%), tandis que celui des trains de marchandises passant dans le tunnel a diminué de 8%, « pénalisé par les mouvements sociaux en France ».

Europorte, la compagnie de fret ferroviaire du groupe, voit son chiffre d’affaires trimestriel augmenter de 5%, porté par des renouvellements de contrats, une extension vers la Belgique et l’Allemagne, et le gain de la gestion du port de Sète.

Quant à ElecLink, un câble électrique d’une capacité d’un gigawatt tendu dans le tunnel entre la France et l’Angleterre et branché le 25 mai 2022, il apporte 45% du chiffre d’affaires du groupe au premier trimestre, « avec un taux de disponibilité (…) supérieur à 90% » depuis sa mise en service.

Pour l’ensemble de l’exercice 2023, la direction a confirmé son objectif d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) supérieur à 910 millions d’euros, contre 886 millions en 2022.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Il serait amusant de savoir si le Tunnel Lyon-Turin aura aussi sa THT !? (Une THT a été rajouté par un des tunnels routiers récemment vers l’Italie – pour avoir une petite vue de ce que cela représente – https://www.youtube.com/watch?v=i7gfUnKSKgQ)

    Et Pourquoi pas prévoir dans le futur des interconnexions multiples vers certains de nos voisins (notamment ferroviaire France-Espagne depuis Toulouse, avec Electricité et pourquoi pas de l’eau – L’Espagne en Manque – avec des Tunnels spécifiques…)

    Avis Perso, envisager un 2ème tunnel sous la manche n’est peut-être pas une aberration ! A voir dans quelques années le bilan à T0 + 50 ans du démarrage du Tunnel sous la Manche et de l’ensemble des recettes financières mais aussi des émissions de CO2 évitées et suivant leur valorisation cela peut donner bien des indications… (Il n’y a jamais eu autant de tunneliers en marche dans le monde que ces dernières années… et cette technologie est bien mieux maitrisé que du temps du Tunnel sous la manche…)

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  • Autre point, les iles britanniques ne sont pas « raccordées » avec la fréquence du continent, ce qui leur coute en terme de « stabilité » de leur système électrique de par nombre d’équipement.
    Macron avait annoncé avec Boris Johnson l’idée de faire un pont routier entre la France et l’Angleterre (idée à mon avis utopique, mieux vaut un autre tunnel si le 1er est saturé et les tunnels sont circulables en « tout temps » pas les ponts lors des évènements venteux il y a souvent beaucoup d’accidents routiers…).
    Par contre l’idée d’un pont électrique avec une THT soutenu par des haubans entre France et Angleterre pour ramener le Royaume Uni à la même fréquence que le continent. Questions :
    – Combien cela rapporterait !? (y compris aux pays du continent de voir la zone d’ iso-fréquence augmentée)
    – Sur un pas de temps long, les économies de matières diverses créées par la même fréquence sur plusieurs pays sont colossales (moins d’installations pilotables, moins de stockage, mois de capacités de production, une meilleure gestion des outils de production, etc…)
    (pour rappel le Golden Gate va avoir bientôt 100 ans !!! – https://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_du_Golden_Gate et son idée a plus de 100 ans… et entre les 2 piles centrales la portée est de 1.2 km tout en supportant un viaduc routier, on peut donc faire plus long avec moins de charge si c’est juste une grosse THT qui est suspendu à des cables proteurs et passer ainsi les 33km avec entre 10 et 20 piles de « ponts » !? Le cout serait en multiples du milliard, mais sur 50 ou 100 ans d’amortissement !!! )

    Même si le foisonnement de l’éolien est très discutable en 24/7 et 365 jours par an en Europe, le foisonnement de l’éolien dans le triangle entre le Sud de l’Espagne, le Nord des iles Britanniques et la Grèce existe bel et bien avec des variations de Fc conséquentes certes… De même lors du passage d’une dépression, les éoliennes d’Europe ne sont pas à 100% au même moment et au global jamais à plus de 70% mais on peut parfois voir des décalages de production intéressants au fur et à mesure que la dépression avance sur l’Europe (si on étale les éoliennes au lieu des les bourrer sur une seule zone ce serait mieux… une fois de plus, ne pas suivre l’exemple Allemand !!!).
    La zone au Nord des iles britanniques est une des seules en Europe où l’éolien aura réellement plus de 50% de Fc donc de réelles perspectives de production intégrée et intégrables surtout sur un périmètre large… (il y a des zones en France où le 20% de Fc n’est pas garanti, pour le coup cela ne sert vraiment à rien d’y mettre des éoliennes !!! qui ne produiront que lors des passages dépressionnaires, juste quand il y a surproduction en Europe !).

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  • Idem entre la zone scandinave et la zone Européenne, une mise à la même fréquence ne pourrait qu’être profitable à tous ! Et entre le Danemark (composé d’iles en bonne partie) et la Suède le détroit n’est pas si large non plus !

    Plutôt que de s’acharner sur le Nucléaire Français, certains pays devraient essayer de trouver des solutions à leur excès d’ENRi dans leur Mix, qui sans interconnexion et sans régime de même fréquence condamne ces développements…

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  • Le RU utilise pleinement les interconnexions (au maximum, soit 4 GW aujourd’hui).
    Les écarts de production des variables sont énormes: par exemple, ces 7 derniers jours:
    entre 1 GW et 21 GW.
    Le RU aurait besoin d’un grand paquet de STEP ! Mais peu de projets sont validés.

    Je crois que là comme ailleurs, le poids des lobbies des ENRv + gaz fait que cette solution est laissée de côté.
    Je ne vois pas d’autre explication rationnelle à ce peu d’intérêt pour les STEP.
    Il faudra, à mon avis, au moins que la situation se débloque dans la péninsule ibérique pour que d’autres pays suivent.

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    • @Marc,

      Le Royaume-Uni, comme beaucoup d’autres pays Européen a une densité de population forte et pas tant d’espaces libres et disponibles (Une STEP prend de la Place), sans compter des reliefs pas trop montagneux ce qui accentue le besoin de place au sols…
      Il y a des projets de STEP au RU, en écosse notamment, mais il faut les financer… et en ce moment le Royaume-Uni ne roule pas sur l’or et des investissement à 30 ou 50 ans, cela ne fait pas/plus rêver les Banques… https://www.connaissancedesenergies.org/hydroelectricite-une-step-dans-les-highlands-decosse-220218

      Je parlais d’interconnexion pour mettre le Royaume-Uni à la même fréquence que le continent (ie : en THT en courant Alternatif et pas en courant continu) car cela permettrait aux britanniques d’avoir moins d’équipements et de réserves de puissance à maintenir en permanence et réciproquement en Europe continentale (même si cela ce verrait bien moins sur le continent).
      L’éolien en mer britannique est une ressource de par son Fc annuel et aussi par des formes de pilotabilité qui se développeront dans les années à venir… (c’est bien mieux que le petit éolien à terre diffus et avec de multi propriétaires dans bien des régions françaises…)

      Il ne faut pas oublier que le Lobby Gazier (et celui des Hydrocarbures en général) est surpuissant au Royaume-Uni (ils ont BP et Shell – même si cette dernière est « partagée » avec les Hollandais). Ceux-ci savent bien que l’éolien leur laissera de « bonnes » parts du Gâteau énergétique (le passage des pointes et les périodes avec peu de vent…).
      Mais les Britanniques ont toujours su garder un certain flegme et des formes de « bon sens » surtout par temps de crise…

      Répondre
      • APO: sur la question du financement et de la rentabilité à LT, ce principe pourrait s’appliquer à tous les secteurs: un nouvel hôpital n’est pas rentable non plus en 5 ou 10 ans, ni une nouvelle machine-outil dans l’industrie.
        L’Ecosse a la place et le relief peut faire autant de STEP qu’elle veut.

        Le fc n’est pas forcément le meilleur critère: il est largement supérieur au RU qu’en Espagne, et pourtant, la production éolienne espagnole semble plus régulière que celle du RU parce que le foisonnement national est meilleur.
        Si l’on rajoute la complémentarité avec le solaire et les moyens de stockage par STEP, l’Espagne est largement devant le RU dans la capacité à utiliser les ENRv.
        Pour en revenir à la rentabilité des STEP en Espagne: les prix sont de plus en plus souvent à 0 en milieu de journée, même s’il s’agit dans ce cas du mois d’avril, un des meilleurs pour les ENRv
        https://energy-charts.info/charts/price_spot_market/chart.htm?l=fr&c=ES&interval=month

        Répondre
        • @Marc,

          Je ne sais pas si les Britanniques construisent beaucoup d’hôpitaux en ce moment, mais ils ont déjà du mal à payer leurs infirmières et leur système de santé part en quenouille…
          Pour l’écosse et son industrie touristique, je ne suis pas sur qu’ils aient autant de places que cela (même si ils ont nombre de lacs naturels présents – Loch divers et variés). La géologie est parfois une contrainte majeure sur la construction de barrages (le Barrage de Malpasset a cédé car des fragilités non décelées sur un des cotés du barrage ont entrainé des mouvements et la rupture de celui-ci… A la clé des centaines de morts… surtout près de Fréjus…).
          Mais je vous l’accorde, ils peuvent faire des STEP. Si le monde financier (Banques et Assurances) refaisait un peu son travail d’antan, il arriverait à financer de tels ouvrages…

          Pour la liaison hypothétique France-Angleterre pour une mise à la même fréquence, cela peut même être bénéfique pour nous Français ! Si l’Allemagne dans son Grand Délire d’ENRi nous gave trop de jus « bon marché » à très haute dose avec des variations colossales dans le temps, il pourrait arriver que l’on ait à couper les interconnexions régulièrement et une liaison à iso-fréquence avec le RU pourrait nous aider à maintenir notre réseau en bon état de marche…
          Plus je vois circuler des informations sur les ENRi, plus je pense que cela peut un jour créer une défaillance de réseau majeure et les Allemands avec leurs volumes ont la capacité de faire exploser le réseau Européen avec leur parc ENRi…
          (Pour les « purs » écolos, des piles de « pont » sans traffic mais juste avec des cables suspendus à Grande hauteur (une centaine de mètres) alors la partie basse peut être aménagée pour héberger des oiseaux en partie aérienne et en partie immergée devenir des refuges de vies marines… – Ca ferait cher le refuge…)

          Répondre
          • APO: en achetant à 0 euros et en revendant à 100 euros le MWh, ça fait, pour une STEP d’une puissance de 1 GW qui coûterait 2 Mds €:
            100.000 € le GWh de CA x 2.000 heures par an = 200 M€ par an de CA
            En tenant compte des coûts d’exploitations et des frais financiers, on voit que la rentabilité n’est pas immédiate.
            Mais, les prix moyens de l’électricité pourraient remonter bien plus haut que 100 euros le MWh, et les prix seraient toujours à 0 en période de surproduction des variables, ce qui devrait être de plus en plus fréquent avec l’évolution de l’éolien offshore.
            Une STEP décidée aujourd’hui a du sens.

          • @Marc,

            Je suis persuadé que des STEP ont un intérêt financier certain.
            Il faut tenir compte des Frais de Transport de l’électricité Aller ET Retour pour les STEP, plus les 25% de pertes sur le pompage… Mais même avec un cout de 50 Euros/MW.h ( ie : on ne fait de l’argent que lorsque la différence entre le prix aux heures de pompage et et aux heures de turbinage est de 50 Euros/MW.h) cela va en effet être de plus en plus potentiellement rentable surtout 6 mois/an avec le PV (soit 180 jours x 6 heures/jour = 1080 heures de pompage) et sur les 6 mois restants, il faudra de Gros bassins de Stockage pour les passages dépressionnaires… Idem le Fc potentiel sur les derniers mois sera d’au moins 25% soit 6 heures/Jour en moyenne mais avec des besoins de pouvoir stocker quelques dizaines d’heures de pompage …
            Avec un Delta de prix de 50 Euros uniquement mais effectivement 2.000 heures d’utilisation cela fait pour 1 GW de l’ordre de 100 millions d’Euros de revenus (sans compter des Bonus de Services système et quelques dizaines de jours à plus de 200 Euros en Delta lors des pointes hivernales !), mais au bout de 15 ans, l’ouvrage et les pompes/turbines (30 ans de durée de vie est une moyenne raisonnable) sont toujours là et donc la capital investi n’est pas à renouveler et il existe toujours, voir a pris de la valeur (PAS comme dans le cas du solaire !). Les STEP sont des ouvrages qui passent en règle générale très bien les périodes d’inflation …

            Si les Suisses ont massivement investis dans les STEP depuis 10-15 ans, il y a bien des raisons (les Italiens les suivent sur ce point et les Espagnols vont y venir…). Les Suisses ne peuvent pas être considérés comme de mauvais gestionnaires imprévoyants… (mais en France, on préfère regarder benoitement les Allemands !!!)

            Les prix de Production moyen de l’électricité risquent entre 2019 et 2024 de doubler, tripler ou quadrupler en moyenne glissante pondérée (ce sera fonction pour beaucoup des prix du Gaz), les Prix pour les Réseaux vont aussi sévèrement augmentés… Et les Taxes resteront proportionnelles en bonne partie. Donc que l’électricité fasse une multiplication par 2 à 3 est logique…

    • Les Anglais importent beaucoup vers midi certains jours ! Cela tombe bien l’Europe continentale va avoir d’énormes excédents du fait du PV… On comprend mieux pourquoi les britanniques ne courent pas vers le PV ! A quoi bon, les autres en auront trop… Par ailleurs, ils ont toujours pas mal de Gaz et garderont des Centrales à Gaz pour longtemps et ils en ont pas mal, ce qui est intéressant en Back-Up pour l’Europe (et de Facto pour eux aussi…).
      Il y a fort à parier que le marché du VE progresse vite au Royaume-Uni, ainsi que celui des pompes à chaleur, donc la consommation électrique va forcément croitre beaucoup au Royaume-Uni…

      A noter que le détroit de Moyle (Ecosse – Irlande) ne fait que 20km !!! Un pont électrique y serait aussi envisageable pour également favoriser une mise sur la même fréquence de l’Irlande et du Royaume-Uni, mais le Marché Irlandais est bien faible et petit en volume…
      Et une interconnexion en courant alternatif pourrait donner des idées aux Espagnols pour se connecter au Maroc dans la région de Gibraltar !? (si le cout n’est pas trop élevé)

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