Pour l’AIE, l’éolien offshore va devenir le pilier de la transition énergétique mondiale
Dans un récent rapport, l’AIE (organisation fondée par l’OCDE) estime que la production d’éoliennes en mer est appelée à croître de manière exponentielle au cours des deux prochaines décennies.
En 2018, les turbines éoliennes installées dans les zones maritimes ont permis de générer plus de 67 TWh d’une électricité 100% renouvelable. Soit 0,3% de la production électrique mondiale. Pour les auteurs de ce rapport, l’éolien offshore n’en est qu’à ses balbutiements et pourrait bien devenir la plus grande source de production d’électricité au cours des 20 prochaines années.
Renforcement des politiques de soutien, progrès technologiques, baisse des coûts de production… Les capacités éoliennes offshore devraient en effet être multipliées par 15 d’ici l’horizon 2040. Et ainsi faire de l’éolien en mer la pierre angulaire du système énergétique mondial et la solution au problème du réchauffement climatique.
Un potentiel quasi-illimité
« Pourquoi consacrer tant d’efforts à un rapport sur l’éolien offshore, une technologie qui aujourd’hui fournit juste 0,3% de l’électricité mondiale? », s’interroge Fatih Birol, le directeur de l’AIE. « Tout simplement parce que son potentiel est quasi illimité ! ».
Pour étayer ses propos, le directeur de l’AIE s’appuie sur l’une des études les plus complètes sur l’énergie éolienne offshore publiée à ce jour.
L’Offshore Wind Outlook 2019 est en effet un document complet qui associe analyse géospatiale (cartographie du vent, données satellitaires…), analyse des progrès technologiques, prévisions commerciales et politiques de soutien annoncées par les États.
Et la principale conclusion de ce rapport est simple : l’énergie éolienne en mer devrait voir ses capacités de production être multipliées par 15 d’ici 2040. Grâce à un investissement de 1.000 milliards de dollars cumulés sur les 20 prochaines années, la puissance du parc éolien offshore mondial pourrait en effet grimper jusqu’à 562 GW.
De l’importance des progrès technologiques…
L’énergie éolienne en mer est une technologie qui affiche un potentiel technologique important. S’appuyant sur une analyse détaillée des chercheurs de l’Imperial College de Londres, les auteurs du rapport de l’AIE estiment à 420.000 TWh d’électricité propre par an au niveau mondial le potentiel technique de l’éolien offshore.
« Les meilleurs sites pour l’éolien en mer pourraient fournir plus d’électricité que le monde n’en consomme aujourd’hui », peut-on lire dans l’Offshore Wind Outlook 2019.
Et pour cause : ces 420.000 KWh représentent 11 fois la demande mondiale en électricité prévue en 2040.
Le progrès technologique est une variable importante à prendre en compte dans le cadre d’une étude prospective. D’autant plus dans le cas de l’éolien offshore : certains progrès technologiques remarquables, tels que les grandes turbines et les fondations flottantes, permettront en effet à la communauté internationale d’exploiter le plein potentiel de l’éolienne offshore, tout en permettant de tirer vers le bas les coûts de production.
« Au cours de la dernière décennie, deux grands domaines d’innovation technologique ont changé la donne dans le système énergétique en réduisant considérablement les coûts : la révolution des schistes et l’essor du photovoltaïque solaire. L’éolien offshore a le potentiel de rejoindre leurs rangs en termes de réduction des coûts », a déclaré le directeur de l’AIE.
… et des politiques de soutien à l’éolien offshore
Pionnière dans le domaine de l’éolien offshore, grâce notamment aux zones maritimes de la mer du Nord, l’Europe devrait continuer à rester le moteur de la croissance du parc éolien mondial. Le Vieux Continent compte aujourd’hui sur son territoire une puissance cumulée totale de 20 GW : un chiffre qui devrait augmenter jusqu’à 130 GW d’ici 2040, si les politiques gouvernementales européennes restent favorables aux énergies renouvelables.
« Une vision encore plus ambitieuse, dans laquelle les politiques entraînent une forte augmentation de la demande d’hydrogène propre produit par l’éolien offshore, pourrait faire augmenter considérablement la capacité éolienne offshore européenne », précisent les auteurs du rapport.
La Chine devrait avoir un rôle majeur à jouer dans la croissance mondiale : cette technologie renouvelable pourrait en effet permettre au gouvernement chinois d’atteindre ses ambitions en matière de lutte contre la pollution atmosphérique. L’AIE estime que la puissance du parc de l’Empire du milieu pourrait passer de 4 GW aujourd’hui à 110 GW en 2040.
« L’éolien en mer est une technologie particulièrement attrayante pour la Chine : les parcs éoliens offshore peuvent être construits près des grands centres de population répartis dans l’Est et le Sud du pays. D’ici 2025, la Chine devrait avoir la plus grande flotte d’éoliennes en mer, dépassant le Royaume-Uni ».
L’AIE appelle les gouvernements à ouvrir la voie au développement de l’éolien en mer grâce à des politiques énergétiques ambitieuses qui encouragent les acteurs industriels à investir massivement dans ce secteur renouvelable d’avenir. « Cela inclut une conception minutieuse du marché, la garantie d’un financement à faible coût et des réglementations qui reconnaissent que le développement des infrastructures terrestres (réseaux électriques) est essentiel à l’intégration efficace de la production de l’éolien offshore ».
COMMENTAIRES
« un potentiel quasi- illimité » . Oui, probablement, mais la réalité est très complexe car la production est loin d’être constante et est rarement en phase avec la demande ! Et alors le risque de black-out n’est pas loin.
Au Danemark, nombreux parc éoliens off shore. Production actuelle quasiment nulle : https://www.energidataservice.dk/en/
De même pour le solaire. Ce pays fonctionne au charbon !