Algérie: gros contrat pétro-gazier entre Sonatrach, Eni, Total et Occidental
Les groupes algérien Sonatrach, italien Eni, américain Occidental et français Total ont signé mardi un contrat de « partage de production » pétrolière et gazière d’un imposant montant de quatre milliards de dollars concernant un site du sud-est algérien.
Ce contrat d’une durée de 25 ans porte sur l’exploitation des gisements gaziers et pétroliers du bassin de Berkine.
En annonçant lundi « cet important accord d’un montant de quatre milliards de dollars », le président algérien, Abdelmadjid Tebboune avait souligné, lors d’un sommet avec le Premier ministre italien, Mario Draghi, qu’il « permettra de fournir l’Italie en quantités importantes de gaz ».
L’accord vise à récupérer « plus d’un milliard de barils équivalents pétrole d’hydrocarbures, ce qui augmentera le taux moyen de récupération ultime à 55% », a indiqué Sonatrach dans un communiqué.
L’objectif est de « développer des ressources supplémentaires d’hydrocarbures liquides tout en réduisant l’intensité carbone des champs grâce à un programme ciblé de baisse des émissions », a noté Total, dans un communiqué séparé.
L’accord a été signé selon les termes d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures en Algérie, promulguée en novembre 2019, introduisant la possibilité d’un partage de production avec des groupes étrangers.
Cette législation controversée avait suscité une virulente opposition dans le pays. Ses détracteurs avaient manifesté dans la rue estimant qu’elle brade la richesse nationale aux multinationales.
Occidental Petroleum est partie prenante de ce contrat après avoir absorbé la compagnie pétrolière américaine Anadarko.
Le groupe Total avait signé un accord avec Occidental pour le rachat des actifs d’Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud.
Mais, les autorités algériennes se sont opposées au rachat par Total des actifs dans le pays faisant valoir leur droit de préemption.
Lors du sommet algéro-italien, l’Algérie a aussi annoncé une augmentation de ses livraisons de gaz à l’Italie, dont elle est devenue le premier fournisseur devant la Russie, après l’invasion de l’Ukraine.
Dans les prochains jours, quelque quatre milliards de m3 supplémentaires seront exportés vers l’Italie, selon une source gouvernementale algérienne.
Un accord pour un accroissement des volumes livrés à l’Italie avait été annoncé par M. Draghi lors d’une première visite à Alger en avril mais aucun chiffre n’avait été communiqué.
Depuis début 2022, l’Algérie a fourni à l’Italie 13,9 milliards de m3, dépassant de 113% les volumes prévus initialement.
COMMENTAIRES
Des interconnexions électriques Europe du Sud – Algérie seraient aussi de beaux projets énergétiques très complémentaires…
Il faudrait en parler… beaucoup plus !