Un collaborateur clé du vice-chancelier allemand, accusé d’avoir nommé un proche à la tête d’une agence publique, a quitté mercredi ses fonctions, fragilisant ainsi le ministre écologiste Robert Habeck qui le défendait jusqu’ici mordicus.

Patrick Graichen, secrétaire d’Etat à la transition énergétique et proche de M. Habeck, était devenu « trop vulnérable pour pouvoir encore exercer sa fonction », a expliqué lors d’une conférence de presse le ministre de l’Economie et du Climat, vice-chancelier du gouvernement d’Olaf Scholz.

M. Graichen, 51 ans, était sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines pour avoir nommé à la tête de l’Agence allemande de l’énergie un responsable écologiste berlinois, Michael Schäfer, en omettant de signaler que celui-ci avait été son témoin de mariage.

Le secrétaire d’Etat a aussi participé à l’attribution d’une subvention de plusieurs centaines de milliers d’euros à une organisation dont sa soeur était membre du comité directeur, « l’erreur de trop », selon M. Habeck.

M. Habeck, qui vise la candidature écologiste à la chancellerie aux élections de 2025, et M. Graichen avaient admis que cette nomination du témoin de mariage était une erreur.

Mais Robert Habeck, ministre de l’Economie, du Climat et vice-chancelier du gouvernement, avait dans un premier temps exclu une démission de son secrétaire d’Etat, malgré les critiques de l’opposition et de plusieurs médias, dont le quotidien Bild, le plus lu d’Allemagne.

« J’ai décidé que Graichen ne devait pas partir », déclarait encore il y a une semaine M. Habeck devant la commission de l’économie et de l’énergie du Bundestag.

Patrick Graichen était en charge de piloter la transition énergétique en Allemagne, chantier clé de la première économie européenne. Il a également été en première ligne ces derniers mois pour parer aux risques de pénurie de gaz entraînés par l’arrêt des livraisons en provenance de Russie.

L’opposition conservatrice CDU-CSU menaçait en retour de demander la formation d’une commission d’enquête parlementaire sur ces soupçons de népotisme, qui pourraient de surcroît avoir motivé d’autres nominations dans l’entourage du secrétaire d’Etat.

Cette affaire embarrassante intervient à un moment délicat pour les Verts allemands, rétrogradés dans plusieurs sondages en 4e position, derrière l’extrême droite AfD.