Allemagne: la pandémie contribue à une baisse historique des émissions de CO2
L’Allemagne, première économie européenne, a fait état mardi d’une baisse historique de ses émissions de gaz à effets de serre en 2020, en grande partie due à la pandémie de coronavirus, lui permettant d’atteindre ses objectifs climatiques.
« En 2020, environ 739 millions de tonnes de gaz à effet de serre ont été rejetées en Allemagne. C’est 70 millions, soit 8,7%, de moins qu’en 2019 », a affirmé le ministère de l’Environnement dans un communiqué.
Il s’agit de « la plus importante chute annuelle depuis la Réunification allemande, en 1990 », a-t-il précisé.
Elle permet au pays « d’atteindre ses objectifs climatiques », avec une baisse de 41% des émissions par rapport à 1990, s’est félicité le ministère.
Le pays s’était engagé à baisser en 2020 de 40% ses émissions par rapport à 1990, et de 55% en 2030.
Un « bon tiers » de cette évolution est toutefois liée aux « conséquences de la pandémie de Covid-19, principalement dans le secteur des transports (-11,4%) et de l’énergie (-14,5%) », fait savoir le gouvernement.
Les restrictions liées à la crise sanitaire ont fait plonger l’activité industrielle au printemps, et freiné les déplacements sur la route ou dans les airs.
Mais Berlin pointe également des « progrès dans de nombreux domaines, notamment l’énergie ».
Le pays a vu sa part d’énergies renouvelables exploser ces dernières années, en raison de politiques volontaristes menées par le gouvernement.
Les renouvelables ont pour la première fois contribué à la moitié de la production d’électricité en 2020, contre 25% il y a moins de dix ans, selon l’institut de recherche Fraunhofer.
Le pays a par ailleurs décidé d’abandonner le charbon d’ici 2038, qui représente toutefois encore un quart de son mix énergétique.
Cette date est jugée trop tardive par les associations écologistes, alors que Berlin est l’un des principaux consommateurs de cette énergie particulièrement polluante en Europe.
L’Allemagne doit également progresser dans le domaine des transports où sa puissante industrie automobile reste un frein aux baisses des émissions.
L’ensemble du monde a connu une chute historique de 7% des émissions de gaz à effet de serre en 2020, en raison de la crise sanitaire.
Mais la reprise économique entamée notamment en Chine inquiète les experts, qui s’attendent à une nouvelle hausse en 2021.
Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie, les émissions mondiales ont déjà dépassé en décembre 2020 leur niveau de décembre 2019, avant l’arrivée de la pandémie.
COMMENTAIRES
La production annuelle allemande en 2020 est de 567300 GWh = 100%
Par source d’énergie, ci-dessous les chiffres de la production d’électricité en GWh
Thermique (gaz, charbon, lignite, fioul) : 248300 = à 44% du total annuel produit.
Hydraulique : 18700 = à 3% du total annuel
Nucléaire : 64300 = à 11% du total annuel
Bioénergie & biomasse : 50500 = à 9% du total annuel
ST des pilotables ci-dessus : 381800 = à 67% du total annuel
ENR (éolien) : 134500 = à 24% du total annuel
ENR (solaire) : 51000 = à 9% du total annuel
ST des ENR intermittents non pilotables : 185500 = à 33% du total annuel
Tandis que la puissance installée des ENRi (intermittents) représente 50% du parc allemand (27% pour l’éolien et 23% pour le solaire)
On peut constater aussi en hiver notamment en période anticyclonique froide, les ENRi fournissent moins de 5% des besoins en puissance d’appel et c’est le back-up fossiles qui comble ce déficit afin d’éviter tout black out.
On constate encore un fois que les chiffres publiés par l’AFP (qui est sous la « houlette » du ministre de la transition écologique) sont tronqués et que le ratio des ENR intermittents par rapport à leur puissance installée est loin d’être brillantissime.
D’ailleurs les Allemands, qui s’en sont rendus compte et qui veulent supprimer les centrales charbon et le lignite pour 2038, vont entre temps renforcer leur back-up gaz via le gazoduc Nord Stream 2 à venir…
Enfin supprimer le pilotable c’est oublier que le réseau électrique répond aux lois de la physique et non à l’idéologie !
Bonjour à tous
Je suis toujours étonné de l’ambiguïté des informations qui nous sont données.
Dire que:
« Les renouvelables ont pour la première fois contribué à la moitié de la production d’électricité en 2020, contre 25% il y a moins de dix ans, selon l’institut de recherche Fraunhofer. »
C’est oublier que quand il y a peu de vent il faut compter sur les énergies pilotables. Il suffit aussi de constater que les 10 premiers jours de 2021 étaient presque sans vent partout en Europe.
On mélange tout:
– puissance installée
– énergie produite par les renouvelables intermittentes EnRi. 1/4 du potentiel installé et pas toujours quand on en a besoin.
– énergie produite par les centrales pilotables.
En plus remplacer des centrales au charbon par des centrales au gaz n’est absolument pas à la hauteur de l’enjeu. C’est le moyen de dire qu’on s’améliore et que ça sert de secours aux EnRi. Ce n’est que repousser un peu le problème et donc encore une fois pas du tout la hauteur de l’enjeu.
Malgré ou à cause des « Verts », l’Allemagne restera le pays le plus pollueur d’Europe avec le charbon (ou le gaz et ses grosses voitures).
Je suis pro Européen mais je suis désolé de constater ce que fait la Commission européenne…
Les responsables politiques devraient mieux se former et s’informer.
Les lois de la physique sont supérieures aux lois des Parlements et aux actes de foi des « Verts »
Toujours dans le même sens, je me permets de reprendre ci-dessous la communication de JM Jancovici :
« Selon Euractiv (et selon AEF Info, qui reprend la même information, en diffusant un document sans en-tête attribué à la Commission), la Commission européenne envisage de rendre les centrales électriques à gaz « taxonomy compatibles », à la condition qu’elles fonctionnent moins de 2000 heures par an.
Ce qui était prévisible dès le début, à savoir que les ENR intermittentes et fatales ne feraient pas le job seules, et que ce serait la porte ouverte au gaz fossile dans l’électricité, serait donc en train de se réaliser. Il est en effet illusoire :
– de penser que le biogaz pourra permettre de fournir 1/3 de l’électricité européenne, au surplus si cette électricité doit doubler en production pour fournir de l’hydrogène, électrifier les transports et l’industrie, etc
– de penser que des batteries pourront permettre de faire le job du stockage à un tel niveau de production non pilotable.
Si cette information est confirmée (mais elle correspond de fait aux pressions exercées à Bruxelles par les partisans du gaz alliés aux antinucléaires, et par ailleurs tant Euractiv que AEF ne sont jamais très loin de l’état effectif des discussions), alors une telle décision signifierait en pratique et à elle seule la fin de l’ambition de neutralité carbone de l’Europe. On juge l’arbre à ses fruits… «
Le thermique fossile (charbon et gaz) a nettement dépassé, en Décembre 2020, Janvier et Février 2021 les données de l’année précédente. L’AFP se, garde bien de le signaler.