Alstom boucle le rachat de Bombardier Transport pour 5,5 milliards d’euros
Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé vendredi avoir finalisé l’acquisition de son concurrent Bombardier Transport, pour lequel il va débourser 5,5 milliards d’euros au total.
Alstom va concrètement payer 4,4 milliards d’euros au groupe canadien pour reprendre ses activités ferroviaires, auxquels s’ajoutent 1,1 milliard qu’il devra reprendre pour combler une trésorerie négative et « d’autres ajustements contractuels », a précisé le groupe dans un communiqué.
Alstom devient ainsi le numéro deux mondial du secteur derrière le chinois CRRC avec un chiffre d’affaires combiné de 15,7 milliards d’euros, et 75.000 employés dans 70 pays.
Le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge a salué la création d' »un nouveau leader de dimension mondiale centré sur la mobilité durable et intelligente ».
Le groupe aura dans sa nouvelle configuration « un rayonnement commercial sans égal dans toutes les géographies », grâce à la bonne complémentarité d’Alstom et Bombardier Transport, qui avaient jusqu’à présent des tailles à peu près comparables.
Alstom change dans l’opération d’actionnaire de référence, la Caisse des dépôts et de placement du Québec détenant désormais 17,5% du capital, tandis que Bouygues est descendu à environ 6%.
Le groupe va employer environ 11.500 personnes en France, avec des ventes estimées de 3,2 milliards d’euros -dont 30% destinés à l’export.
L’acquisition de Bombardier Transport apporte à Alstom la plus grosse usine ferroviaire du pays, à Crespin (Nord).
L’association des deux acteurs va être archi-dominante sur le marché français, où seuls l’allemand Siemens et l’espagnol CAF ont jusqu’à présent placé leurs produits.
Mais Alstom s’est engagé pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à céder l’usine de Reichshoffen (Bas-Rhin), ainsi que la production de la série des TER Regiolis qui y est fabriquée. Le groupe est en négociation avec le tchèque Skoda Transportation.
Skoda doit aussi reprendre une partie de l’usine allemande de Hennigsdorf, près de Berlin, et la ligne de production de trains régionaux destinés aux marchés allemand et autrichien.
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