Alstom: GE ne respecte pas l’accord sur l’emploi, dit Montebourg
Le géant américain de l’industrie General Electric (GE) ne respecte pas ses engagements sur l’emploi pris lors de son rachat en 2015 du pôle énergie d’Alstom, a dénoncé mercredi l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, lors d’une audition à l’Assemblée.
Il y a deux ans, pour obtenir l’aval du gouvernement français au rachat du pôle énergie d’Alstom, GE s’était engagé à créer 1.000 emplois nets en France d’ici à la fin 2018, sous peine d’une pénalité de 50.000 euros par emploi non créé.
« Je ne peux pas considérer que l’accord a été respecté, puisqu’il y a déjà des pertes d’emploi qui ont été observées et donc le gouvernement doit faire respecter l’accord », a jugé M. Montebourg lors de son audition à l’Assemblée nationale par la commission d’enquête sur la politique industrielle.
En novembre, le solde était négatif de 590 postes, a récemment indiqué le président PS de la commission d’enquête de l’Assemblée sur la politique industrielle de l’Etat. Par ailleurs, un plan social menace 345 des 800 emplois de la branche Hydro de l’usine GE Hydro-Alstom de son site de Grenoble.
« Les accords qui sont déloyalement exécutés doivent être sanctionnés et l’Etat a les moyens de le faire aujourd’hui », a encore jugé l’ancien élu, ajoutant que « c’était la première fois » que le gouvernement « avait trouvé un accord avec une sanction ».
Il a également jugé « utile » d’imposer à l’avenir « la nullité de l’accord » par « rétroactivité, en cas de manquement aux engagements.
Pour préserver l’emploi industriel, le chantre du patriotisme économique, en retrait de la vie politique, a également proposé que le gouvernement rachète les co-entreprises dans l’énergie entre Alstom et General Electric.
« Alstom peut racheter jusqu’en 2019 les activités (…) de la co-entreprise Alstom General Electric Renewable, qui comprend les turbines pour les barrages et l’énergie éolienne, et « dans laquelle figure l’entreprise GE Hydro », a-t-il assuré.
M. Montebourg a indiqué que le portefeuille d’Alstom, outre son activité ferroviaire, comprend « trois co-entreprises qui pèsent des milliards avec des droits de veto du gouvernement français ».
Selon l’ancien ministre, le PDG d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, a déclaré que ces co-entreprises seraient vendues.
« Je propose que le gouvernement se débrouille pour faire un accord de place avec l’ensemble des investisseurs pour racheter ces entreprises qui sont très profitables », a encore déclaré M. Montebourg.
La commission d’enquête de l’Assemblée sur la politique industrielle de l’Etat auditionnera jeudi la présidente de General Electric France Corinne de Bilbao et le PDG d’Alstom.
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