Alstom/Siemens: l’Europe n’est pas à la hauteur, dénonce le patron de Siemens
Le patron de Siemens a dénoncé mercredi le veto européen à la fusion dans le rail avec le français Alstom, appelant à une refonte « structurelle urgente » de la politique industrielle européenne face aux concurrents notamment chinois.
« Protéger les intérêts des clients localement ne signifie pas se priver d’être sur un pied d’égalité avec des pays leaders comme la Chine et les Etats-Unis », a déclaré Joe Kaeser dans un communiqué.
Le dirigeant de Siemens, qui avait fustigé la semaine dernière « les technocrates rétrogrades » de Bruxelles opposés à la fusion, a souhaité mercredi que « les élections européennes à venir constituent une opportunité unique de bâtir l’Europe du futur, y compris dans le champ de la politique industrielle ».
Bruxelles a interdit la fusion entre le français Alstom et l’allemand Siemens au grand dam de Paris et Berlin, fervents partisans de la création d’un champion européen du ferroviaire pour faire face au numéro un mondial chinois, CRRC.
La Commissaire chargée de la Concurrence, Margrethe Vestager, a estimé que « les entreprises n’étaient pas disposées à remédier aux importants problèmes de concurrence », soulevées par le gendarme européen.
Siemens a répondu dans un communiqué avoir proposé au contraire « des remèdes ambitieux, répondant à toutes les préoccupations soulevées par la Commission dans le domaine de la signalisation et des trains à très grande vitesse ».
Les gouvernements allemand et français appellent de leurs voeux une réforme du droit de la concurrence en Europe, qu’ils estiment obsolète et inadapté au contexte de déferlante industrielle chinoise.
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