Annonay installe une mini turbine hydroélectrique dans son réseau d’eau potable
L’énergie hydroélectrique, première source d’énergie renouvelable de France, contribue à l’atteinte des objectifs de notre transition énergétique et renforce l’indépendance énergétique de notre pays.
Le développement de l’hydroélectricité apparait cependant aujourd’hui très limité : le potentiel de cette filière est déjà largement exploité aux quatre coins de l’Hexagone.
Aussi, le gouvernement a décidé de développer son potentiel en favorisant la modernisation des installations françaises (améliorer le rendement énergétique des centrales) tout en favorisant le développement de la micro et de la petite hydroélectricité (des installations d’une puissance inférieure à 10 MW).
C’est dans ce contexte-là que la ville d’Annonay a décidé de se lancer dans un projet hydroélectrique consistant à installer une turbine hydroélectrique sur son réseau d’eau potable.
Un concept simple…
C’est à Annonay, en Ardèche, qu’a été inaugurée le 27 octobre dernier la première turbine hydroélectrique de France installée par la société Hydrowatt sur un réseau d’eau du robinet.
Le concept est simple : produire de l’électricité renouvelable grâce à une turbine hydroélectrique actionnée par le débit de l’eau qui circule dans les canalisations d’eau potable d’un réseau local.
Cette petite unité de production décentralisée est une innovation rendue possible grâce à la mise en commun du savoir-faire de la société Hydrowatt, spécialisée dans la conception de turbines hydroélectriques, du groupe Saur, gestionnaire de réseau d’eau potable, et de Saint-Gobain PAM, spécialisé dans le turbinage d’eau sous pression.
Concrètement, une petite turbine hydroélectrique de 26 kW de puissance a été installée dans la conduite principale d’adduction d’eau potable d’Annonay, entre la station de traitement d’eau potable et le barrage du Ternay situé plus en altitude.
Ainsi, lorsque le gestionnaire du réseau d’eau d’Annonay relâche l’eau du barrage pour alimenter la station de filtrage, la force motrice de l’eau fait tourner la turbine qui génère ainsi de l’électricité.
… pour valoriser localement une énergie jusqu’alors inexploitée
Selon les promoteurs du projet, cette unité de production permettrait de générer quelques 132.000 kWh d’électricité par an. Un volume qui permettrait par exemple de couvrir plus de 30% des besoins électriques de la station grâce à un contrat de rachat de l’énergie passé avec l’électricien EDF.
Déjà déployée à Madrid, en Espagne, cette mini-turbine hydroélectrique permet de valoriser localement et sans aucune émission polluante une énergie jusqu’alors inexploitée. Mieux, cette technologie ne présente aucun risque mécanique ou sanitaire et s’adapte facilement à différents types de canalisation.
« Cette turbine ne change rien au fonctionnement de l’usine de traitement de l’eau. La turbine ne modifie ni le débit d’environ 300m3/heure, ni la capacité de traitement de la station », précise en effet Pierre Bonicel, directeur de développement à Hydrowatt.
Une technologie au service de la transition énergétique des territoires
À l’heure où la France cherche à renforcer la part des énergies décarbonées dans son mix électrique, cette turbine électrique de petite puissance pourrait bien représenter une aubaine pour les municipalités soucieuses de produire localement et sans émission de dioxyde de carbone leur énergie.
La ville d’Annonay envisage d’ailleurs le déploiement d’autres mini centrales hydroélectriques. L’important dénivelé entre la station de filtrage et la retenue d’eau permet en effet de créer la pression nécessaire à ce genre de projet. « Il y a des centaines de milliers d’endroits où on pourrait en mettre », reconnait un ancien collaborateur de la société Saint-Gobain PAM.
Mieux, d’autres communes pourraient même installer ce système hydroélectrique dans leur canalisation d’eau potable dans les prochains mois.
La ville d’Hyères, dans le Var, envisage par exemple de mettre à profit son relief montagneux pour installer une série de micro-turbines sur son réseau d’eau.
Les investissements et les travaux du projet sont pris en charge par Hydrowatt. Annonay n’a donc eu qu’à donner son accord pour l’utilisation des canalisations.
« Nous sommes fiers que la Ville d’Annonay puissent montrer l’exemple puisqu’en autorisant simplement, sans investissement de la collectivité, l’utilisation de notre réseau de traitement de l’eau potable, on créé de l’électricité et ainsi on s’inscrit pleinement dans la transition énergétique », s’est à ce titre félicité Olivier Dussopt, ancien maire d’Annonay.
Crédit photo : Le Dauphiné libéré
COMMENTAIRES
C’est bien de découvrir ce qui se fait depuis plus de 10 ans chez nos voisins suisses, par ailleurs il est impossible que l’on utilise cette turbine 100 % du temps à plein débit .
Le productible est très surestimé et donc les revenus induits .