Anomalies de réacteurs nucléaires: l’ASN juge les résultats « plutôt corrects »
Les résultats des contrôles de sûreté effectués sur des réacteurs nucléaires dont l’acier d’équipements clés présente une anomalie sont « plutôt corrects », a assuré le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) mercredi.
« Ca se passe plutôt bien. Les contrôles ont donné des résultats qui étaient plutôt corrects », a déclaré Pierre-Franck Chevet en présentant ses voeux à la presse.
« Ils ont montré certes qu’il y avait une anomalie, mais que l’anomalie était en tout cas à peu près encadrée dans son ampleur », a-t-il ajouté.
Neuf réacteurs sur les douze que l’ASN a demandé de contrôler ont déjà été autorisés à redémarrer après que leur exploitant EDF a pu démontrer la résistance de leurs générateurs de vapeur malgré une concentration excessive en carbone dans l’acier qui les composent.
Ce défaut de ségrégation carbone affecte également le couvercle et la cuve de l’EPR en construction à Flamanville (Manche) sur la conformité desquels l’ASN se prononcera mi-2017.
« Un dixième (réacteur) pourrait redémarrer prochainement », a indiqué M. Chevet. Il s’agit de celui de Civaux 2, qu’EDF prévoit de remettre en service le 3 février, selon des données de l’opérateur publiées sur le site internet du gestionnaire du réseau électrique à haute tension RTE.
L’ASN a par ailleurs autorisé le report de l’arrêt de deux autres réacteurs (Civaux 1 et Tricastin 2) afin qu’ils puissent participer à l’approvisionnement électrique de la France en pleine vague de froid.
Pierre-Franck Chevet a toutefois souligné la nécessité pour l’Hexagone de doter son système électrique « des marges nécessaires » afin de pouvoir faire face à ce type d’événement météo même en cas d’indisponibilité de réacteurs.
« On aurait pu se retrouver dans la situation où compte tenu des contrôles effectués, on soit amené à maintenir à l’arrêt une dizaine de réacteurs », a-t-il prévenu, ce qui aurait posé « un problème absolument majeur ».
Le président de l’ASN, autorité administrative indépendante, a aussi jugé « préoccupante » la situation actuelle, alors que se profilent des enjeux majeurs comme la prolongation du parc nucléaire au-delà de 40 ans ou la construction de nouvelles centrales.
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