Plus de 200 anti-Linky déboutés à Bordeaux, un « filtre » imposé pour quelques « électro-hypersensibles »
Plus de 200 personnes qui s’opposaient à la pose de compteurs Linky à leur domicile ont été déboutées mardi en référé à Bordeaux, avec un bémol pour 13 d’entre elles, considérées comme « électro-hypersensibles », pour lesquelless le juge a enjoint à Enedis de poser un « filtre » protecteur.
Le juge des référés du tribunal de grande instance avait été saisi par 206 requérants, réunis pour certains en associations, qui réclamaient l’arrêt du déploiement, ou le retrait, de ces « compteurs intelligents » controversés, invoquant des raisons de santé, une atteinte au libre choix, à la vie privée, ou le manque de professionalisme des poseurs.
Pour le juge, il apparait que les demandeurs « ne justifient pas de l’existence d’un trouble manifestement illicite, que ce soit par rapport au droit à la consommation ou au RGPD » (Règlement général sur la protection des données). « Ils ne justifient pas davantage d’un dommage imminent, que se soit par rapport à leur santé, à la sécurité des personnes et des biens ou à la qualité du travail demandé aux installateurs », ajoute-t-il, dans une décision à laquelle l’AFP a eu accès.
En revanche, le juge des référés a considéré que 13 des requérants qui avaient, certificats médicaux à l’appui, invoqué des symptômes (maux de têtes, insomnies, notamment) à l’audience en mars, « justifient d’un trouble manifestement illicite par manquement d’un principe de précaution », car la pose d’un Linky s’est faite chez eux « sans la pose d’un filtre les protégeant des champs électromagnétiques ».
Dans leurs cas, il a donc condamné Enedis à poser sous deux mois un « dispositif de filtre les protégeant » de ces champs.
Les demandeurs ont été déboutés de leurs autres demandes et la procédure va suivre son cours sur le fond.
Le compteur Linky, dont Enedis pilote l’installation pour relever à distance et en direct la consommation, fait l’objet de controverses récurrentes depuis son déploiement en 2015. Vingt-deux tribunaux ont été saisis d’actions conjointes. La grande majorité des plaignants, plusieurs centaines à ce jour, ont été déboutés -à Rennes, a Toulouse, à Bordeaux-, hormis une poignée « d’électrosensibles ».