Après la Russie, l’Afrique du Sud envisage d’autres accords sur le nucléaire
Les perspectives de développement de l’énergie nucléaire en Afrique du Sud sont des plus prometteuses et si l’on a pu croire pendant quelques jours que la Russie l’avait emporté, le gouvernement sud africain vient une nouvelle fois de relancer la course au marché nucléaire national. Le gouvernement en en effet annoncé sa volonté de multiplier les accords cadre avec plusieurs pays dont les compétences et les technologies dans le domaine nucléaire sont reconnues. Un nouveau partenariat avec la France devrait d’ailleurs être officialisé dans les prochaines semaines.
La Russie s’est semble-t-il trop avancée en annonçant le lundi 22 septembre dernier via le président de l’Agence russe pour l’énergie nucléaire Rosatom, Sergueï Kirienko, un contrat de commande nucléaire de huit réacteurs dans le cadre d’un nouvel accord de partenariat avec l’Afrique du Sud. Une commande que s’est empressé de démentir le ministère de l’Energie sud-africain redonnant ainsi espoir aux nombreux groupes industriels internationaux en compétition sur ce dossier.
Une compétition qui semble désormais officiellement relancée au vu des dernières déclarations du directeur général adjoint pour l’énergie nucléaire Zizamele Mbambo. Ce dernier a en effet précisé l’intention du gouvernement de collaborer avec plusieurs nations dans le domaine nucléaire et de conclure des protocoles d’accords similaires à celui passé avec la Russie. A cet égard, un accord de coopération devrait être signé avec le France durant le mois d’octobre et d’autres pourraient suivre prochainement avec la Chine et le Japon.
Ces accords de principes concerneront à la fois un partenariat envisageable dans la construction d’infrastructures nucléaires ainsi qu’un programme d’échange et de formation des techniciens nucléaires sud-africains à l’étranger. L’Afrique du Sud souhaite ainsi développer le plus rapidement possible son autonomie dans le secteur de l’énergie nucléaire et imposera donc à ses futurs partenaires d’être associés à toutes les étapes de la chaîne de production nucléaire, de l’extraction de l’uranium au traitement des déchets en passant bien sûr par l’exploitation et la production d’électricité.
Plusieurs leaders mondiaux de la filière nucléaire se sont déclarés intéressés par un contrat qui s’annonce donc des plus lucratifs. Le ministère des Finances avait en 2013 estimé le coût du programme nucléaire sud-africain à plus de 27 milliards de dollars tandis que la Russie s’était avancée sur un contrat éventuel compris entre 40 et 50 milliards de dollars. Des sommes colossales qui restent toutefois très approximatives et qui dépendront de la technologie sélectionnée. Parmi les candidats, on retrouve notamment les français EDF et Areva, le japonais Toshiba, l’américain Westinghouse, le chinois China Guangdong Nuclear Power, et le coréen Korea Electric Power.
L’Afrique du Sud compte sur le développement de l’énergie nucléaire pour réduire sa dépendance au charbon et stabiliser l’approvisionnement du réseau électrique national, en proie à de nombreux problèmes de surcharges et des délestages récurrents. Le gouvernement prévoit dans ce cadre la mise en service d’ici 2030, de 9.600 MW de puissance atomique supplémentaire, ajoutés à la centrale de Koeberg, l’unique centrale nucléaire en service actuellement sur le continent africain.
Crédits photo : Government ZA