Areva : aucun licenciement n'est à prévoir selon l’État
Le groupe Areva a dévoilé mercredi 4 avril 2014 ses résultats pour l’année 2014, qui confirment une perte record de près de 5 milliards d’euros. Le spécialiste du nucléaire français prévoit donc un plan d’économies d’un milliard d’euros à horizon 2017. De con côté, l’État se veut rassurant en affirmant qu’à l’heure actuelle, aucun licenciement n’est à prévoir.
Depuis l’accident de Fukushima en 2011, la croissance du secteur nucléaire est en berne, même si des signes de reprise se font désormais sentir, notamment sous l’impulsion de la Chine.
Toujours est-il que de nombreux projets ont été gelés, notamment en Europe. Par ailleurs, le groupe français doit ses mauvais résultats à de nombreux retards et surcoûts sur ses chantiers en cours, Olkiluoto 3 en Finlande notamment. L’acquisition d’Uramin en 2007 a elle aussi occasionné des pertes financières considérables. Enfin, il s’avère que la baisse du niveau de rentabilité de certaines des infrastructures actuelles du groupe n’a pas aidé Areva à renflouer ses caisses.
Le spécialiste du nucléaire français est donc dans le rouge pour sa quatrième année consécutive, et les résultats annoncés de 2014 conduisent aujourd’hui le groupe à devoir mettre en place un plan d’économies d’1 milliard d’euros. Concrètement, Areva pourrait décider de céder certains de ses actifs, dans les mines d’uranium notamment. Parallèlement, le groupe souhaite notamment se « recentrer sur le cœur des procédés nucléaires » et faire de son développement en Chine une priorité. Le groupe français doit présenter un plan de financement d’ici juillet, lorsque les comptes du premier semestre 2015 seront connus.
Sur le plan social, le groupe prévoit d’engager des discussions avec les organisations syndicales pour la fin du mois de mars. Bien que le spécialiste du nucléaire n’exclut pas des suppressions d’emplois pour faire des économies, il ne devrait cependant pas y avoir de « carnage social » selon le Ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Comme l’a souligné le Ministre du Travail François Rebsamen « si des suppressions de postes s’avèrent nécessaires pour redresser la situation financière d’Areva, ce sera sans licenciement » Ségolène Royal, la Ministre de l’Écologie apporte plus de précisions à ce sujet en expliquant que « la courbe démographique des salariés de ces entreprises permet des départs volontaires ». Concrètement, « a priori, il n’y aura pas de licenciements prévus. Il y aura des départs volontaires ou des départs anticipés en partenariat et en discussion avec les organisations de salariés »
D’une manière générale, l’Etat, s’il suggère un rapprochement avec EDF, accorde donc sa confiance à Areva quant à son sauvetage. Comme il l’a été précisé dans un communiqué, «la filière nucléaire française est un facteur essentiel de la souveraineté et de l’indépendance énergétique de notre pays»..
Fin 2013, Areva comptait plus de 45.000 salariés dont les deux tiers en France.
Crédit photo : Areva