Areva retarde une nouvelle fois la mise en service de l’EPR finlandais
Le groupe nucléaire Areva a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi 1er septembre, que le réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR (réacteur pressurisé européen) en construction à Olkiluoto en Finlande devrait finalement entrer en service en 2018. Un nouveau report qui porte le retard à plus de neuf ans sur le calendrier initialement prévu.
Alors que le groupe français et son partenaire dans ce projet, l’allemand Siemens, se refusaient depuis plusieurs mois à donner une date précise de mise en service du réacteur Olkiluoto 3, et cela malgré les demandes répétées de leur client et opérateur finlandais TVO, Areva aura finalement apporté quelques précisions quant au calendrier prévu dans un communiqué publié ce lundi.
Selon ce communiqué, la phase de construction devrait être finalisée pour l’été 2016, période à laquelle pourra commencer la phase d’essais. Si ces essais sont concluants, il sera alors possible d’envisager une ouverture à l’horizon 2018. Un nouveau retard sur un contrat qui devrait représenter pour le groupe nucléaire français une perte sèche de 3,9 milliards d’euros.
Areva précise toutefois que la tenue de ce calendrier dépendra également et pleinement de la participation du commanditaire TVO : « le calendrier actualisé remis ce jour repose sur des hypothèses et des engagements qui requièrent l’implication de TVO en tant que propriétaire de la centrale […] cette implication est, depuis l’origine du projet, essentielle à la progression de celui-ci, notamment pour faciliter l’examen des éléments techniques et de sûreté par l’autorité finlandaise STUK. Ce rôle est même déterminant pour le bon déroulement de la future phase« .
La compagnie finlandaise a quant à elle vivement réagi, exprimant une certaine stupéfaction devant un délai aussi tardif au regard du degré d’achèvement élevé du chantier. TVO affirme en effet que « les travaux réalisés satisfont des normes techniques très élevées » et sous-entend donc que les missions restant à effectuer ne justifieraient pas selon-eux un report supplémentaire de la mise en activité du réacteur.
Les deux compagnies sont en conflit depuis plusieurs années maintenant, chacun réclamant plusieurs milliards d’euros de dédommagements suite aux nombreux désaccords entourant ce contrat. Areva a en effet toujours dénoncé la responsabilité de son client dans les retards successifs enregistrés sur ce dossier et qui seraient liés à une approbation tardive par TVO du contrôle- commande de la centrale. Une décision devrait être rendue par le tribunal arbitral de la chambre de commerce internationale à Paris d’ici 2015.
Concernant les autres projets d’EPR en cours, Areva précise enfin que les chantiers ont tous « progressé de manière significative en 2014 ». A Taishan en Chine tout d’abord, les livraisons de 95 % des composants du premier réacteur et son contrôle-commande opérationnel ont été effectuées sans difficulté et la centrale devrait donc entrer en service dès l’année prochaine.
En France sur le site de Flamanville dans la Manche, les quatre générateurs de vapeur ont également été livrés et l’assemblage du circuit primaires est en cours.
Crédits photo : Markus Schweiss