Athènes dénonce le maintien du navire turc d’exploration en Méditerranée orientale
Athènes a envoyé un message sur le système maritime d’alerte NAVTEX dénonçant « l’activité illégale » d’un navire turc d’exploration gazière dans une zone en Méditerranée orientale disputée par les deux pays voisins, a-t-on appris jeudi auprès du ministère de la Défense.
Ce message émis par le service hydrographique de la marine grecque à Hérakleion sur l’île grecque de Crète est une riposte à la notice d’information maritime (NAVTEX) émise par la Turquie mercredi, qui maintient le navire Oruç Reis dans une zone entre les îles grecques de Rhodes et de Kastellorizo, selon la même source.
Selon Athènes, « l’activité de ce navire est illégale et non autorisée et recouvre le plateau continental grec ».
Athènes a multiplié ces derniers jours ses protestations contre le renvoi de l’Oruç Reis depuis le 12 octobre dans cette région, le considérant comme une « menace directe à la paix et à la sécurité dans la région ».
La marine turque avait initialement annoncé que le navire controversé serait en Méditerranée orientale « du 12 au 20 octobre » mais elle avait renouvelé mercredi sa NAVTEX en la prolongeant jusqu’au 29 octobre dans cette zone.
Depuis août, lorsque l’Oruç Reis s’était pour la première fois rendu dans cette zone pour presque un mois avant se retirer début septembre, les tensions entre les deux pays, qui se disputent des zones maritimes considérées riches en hydrocarbures, ne cessent de monter.
Mardi, Athènes a demandé à l’Union européenne d’examiner une possible suspension de l’union douanière avec la Turquie. Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a également adressé trois lettres à ses homologues allemand Heiko Maas, espagnole Arancha Gonzalez-Laya, et italien Luigi Di Maio, soulignant les « actions provocatrices récentes de la Turquie » et leur demandant de procéder à « un embargo » sur la vente d’armes à la Turquie.
A l’issue d’un sommet européen la semaine dernière à Bruxelles, le président du Conseil européen Charles Michel a critiqué la reprise de l’exploration gazière turque en Méditerranée orientale et rappelé que l’Union européenne avait prévu d’évaluer la situation en décembre en vue d’éventuelles sanctions.