Australie : la Grande barrière de corail menacée par une mine de charbon
60 millions de tonnes de charbon par an. C’est ce que doit produire “la plus grande mine de charbon de l’histoire de l’Australie” Carmichael. La construction a été annoncée le 6 juin par le milliardaire indien Gautam Adani. Les travaux devraient débuter à la fin de l’année.
C’est le plus gros investissement jamais réalisé par l’Inde en Australie. Le projet Carmichael pèse près de 22 milliards de dollars australiens (14,8 milliards d’euros). Une fois terminée, la mine sera la plus grande du pays, qui est déjà le premier exportateur mondial de charbon. Elle comprendra jusqu’à cinq mines souterraines et six à ciel ouvert. Carmichael se trouve dans les terres, dans l’Etat du Queensland (nord-est de l’Australie).
Le projet de mine géante, censée créer 10.000 emplois, suscite la colère des associations de défense de l’environnement, qui estiment que le charbon produit contribuera au réchauffement climatique global qui dégrade la Grande barrière, plus grand récif corallien au monde classé au patrimoine mondial dont l’écosystème est déjà menacé par les ruissellements agricoles, le développement économique ou la prolifération des acanthasters, étoiles de mer qui détruisent les coraux. Le site de 345.000 km2 a failli être placé par l’Unesco sur sa liste des sites en péril.
Le magazine Jeune Afrique avait publié en décembre 2015 un reportage sur le projet qui mettrait en danger la Grande barrière de Corail à la suite des travaux portuaires qui doivent être engagés pour transporter le charbon.
Voilà maintenant près de huit ans que Gautam Adani s’accroche à ce projet d’acquisition de la mine de charbon Carmichael. La production de 60 millions de tonnes de charbon pourrait satisfaire, au moins en partie, les besoins indiens en électricité. Mais le projet ne pourra aboutir sans la construction d’une ligne de chemin de fer entre le site et le port en eau profonde d’Abbot Point, à 190 km de là. Et, bien sûr, sans l’extension de ce même port puisque Gautam Adani table sur une augmentation de 70 % des exportations du minerai.
Le projet pourrait toutefois être un mirage écrit The Sydney Morning Herald, car le milliardaire indien n’a pas encore révélé comment la mine serait financée. Son coût est estimé à 14,4 milliards d’euros et de nombreuses banques ont exclu d’y participer…