L’Australie a annoncé mercredi qu’elle entendait profiter du prix historiquement bas du pétrole pour constituer une réserve stratégique d’or noir qui sera située aux Etats-Unis.

Avec les mesures de confinement imposées pour enrayer la propagation du Covid-19, la demande internationale en pétrole a chuté et les prix se sont effondrés.

La conjoncture est donc propice pour agir, a affirmé le ministre australien de l’Energie Angus Taylor.

L’Australie a longtemps eu l’un des plus bas niveaux de stocks pétroliers d’urgence des pays développés, ce qui la rend particulièrement vulnérable en cas de tensions dans certaines régions stratégiques comme le détroit d’Ormuz, situé entre l’Iran et le sultanat d’Oman.

M. Taylor a indiqué que l’Australie allait débloquer 94 millions de dollars australiens (54,6 millions d’euros) pour commencer à constituer un stock de pétrole se trouvant sur le sol américain.

« C’est une occasion unique pour commencer à constituer une réserve de pétrole car les prix sont historiquement bas », a-t-il souligné.

« C’est le moment d’agir. Nous agissons avec le stockage auquel nous pouvons avoir accès et qui se trouve actuellement aux Etats-Unis ».

Les deux alliés ont signé un accord début mars permettant à l’Australie de louer de l’espace dans la réserve stratégique américaine de pétrole et qui pourrait être accessible en cas d’urgence.

M. Taylor a indiqué que les stockages de pétrole appartenant à l’Australie étaient déjà saturés.

Le gouvernement a cependant entamé des négociations avec le secteur industriel australien pour qu’il développe à terme la capacité de stockage du pays.

« Dans l’éventualité d’une désorganisation mondiale qui ralentirait l’approvisionnement en carburant (…) nous aurons accès au carburant nécessaire pour faire fonctionner notre pays », a-t-il expliqué.

Cet accord permettra à l’Australie de commencer à se conformer aux obligations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui recommande à ses membres de détenir des stocks pétroliers disponibles en cas d’urgence équivalant à au moins 90 jours d’importations nettes de pétrole.

M. Taylor a affirmé que le pays disposait actuellement de 20 à 30 jours d’approvisionnement des consommateurs sur le sol australien mais ce niveau fluctue.