Australie: Siemens va trancher d’ici lundi sur sa participation à un projet de mine de charbon
Siemens va décider d’ici lundi s’il maintient ou non sa participation à un projet controversé de mine de charbon en Australie, victime d’incendies sans précédent, a annoncé vendredi le patron du groupe allemand.
Il s’agit d’une « décision difficile », a expliqué Joe Kaeser. Le contrat, d’un montant de 18 millions d’euros, prévoit que Siemens fournisse la signalétique pour le chemin de fer du projet Carmichael dans le Queensland, près de la Grande barrière de corail.
Mais Siemens « a aussi une responsabilité de développement durable », a-t-il ajouté à la sortie d’une réunion avec Luisa Neubauer et Nick Heubeck, deux représentants du mouvement écologiste Fridays for Future, qui a organisé vendredi des manifestations dans des dizaines de villes allemandes.
Très controversé, la construction de la mine est depuis son origine plombée par des problèmes judiciaires et réglementaires et par l’activisme d’organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental.
La saison des incendies particulièrement précoce et virulente, qui a déjà fait 26 morts, réduit en cendres une superficie équivalente à l’Irlande et détruit plus de 2.000 maisons, a encore augmenté la pression sur Siemens.
Plus de 57.000 personnes ont signé depuis dimanche une pétition en ligne pour demander à Siemens de renoncer à ce contrat.
Des manifestants se sont rassemblés notamment devant le siège de Siemens à Munich et l’ambassade d’Australie à Berlin.
En décembre, M. Kaeser avait promis de « prendre au sérieux » la contestation.
« La décision et l’opinion de Siemens peuvent changer, ou pas, mais vous méritez une réponse », avait écrit le patron du conglomérat sur Twitter.
Siemens, qui dit soutenir l’accord de Paris sur le climat, veut devenir neutre en émissions de CO2 d’ici 2030.
La mine doit produire jusqu’à 27 millions de tonnes de charbon par an, a indiqué l’année passée le conglomérat indien Adani, à l’origine du projet, qui bénéficie du soutien du Premier ministre australien Scott Morrison.
Les écologistes font valoir que le charbon produit contribuera au réchauffement climatique mondial qui dégrade la Grande barrière, classée au Patrimoine mondial. Le charbon devra en outre transiter par le port proche d’Abbot Point.
De nombreuses grandes banques ont déjà refusé de s’associer à Carmichael, du fait d’une volonté grandissante de sortir des énergies fossiles. Les partisans du projet font valoir que la mine créera des centaines d’emplois.
ys/mat/sl
COMMENTAIRES
Ce serait un bien mauvais message envoyé aux australiens qui sont aujourd’hui victimes du réchauffement climatique.
Ce projet promet-il seulement de créer autant de postes de travail que de koalas ayant péris dans les incendies en cours ?