Fin d’Autolib : un nouvel espace pour l’autopartage de voitures électriques
Le fiasco d’Autolib, service d’autopartage de Bolloré à Paris, ne semble pas avoir découragé d’autres groupes industriels de se lancer dans l’aventure de l’autopartage en Île-de-France.
Il y a quelques semaines, Renault présentait son projet Moov’in, une offre de location de voitures électriques en « free floating » qui devrait démarrer très prochainement.
Porté par les mêmes ambitions, deux constructeurs ont profité du Mondial de l’Auto pour annoncer des projets similaires. PSA et Damler se lancent ainsi dans la course à la succession de feu Autolib.
PSA se lance dans l’autopartage avec Free2Move
Ce n’est pas la première fois que PSA affiche ses ambitions en matière d’autopartage : le constructeur a déjà évoqué au cours de la saison estivale 2018, son envie de lancer un service d’autopartage en « free floating » dans les rues de la capitale française.
Le Mondial de l’Auto était donc une occasion idéale pour revenir plus en détails sur son projet.
PSA compte donc déployer, d’ici la fin de l’année, une flotte de véhicules 100% électriques en autopartage à Paris. Ce lancement va s’effectuer dans le giron de Free2Move, une marque du groupe PSA entièrement dédiée à la mobilité douce.
Ce service d’autopartage est en effet déployé actuellement au Portugal et en Espagne : il compte près d’un million de clients pour 65.000 véhicules en circulation.
La flotte Free2Move parisienne devrait être composée de 500 véhicules (des Citroën C-Zéro et des Peugeot iOn), uniquement utilisables dans Paris intramuros. En plus de s’étendre rapidement dans la banlieue, PSA compte renforcer son effectif et atteindre 2.000 voitures électriques en autopartage d’ici l’horizon 2020.
Le free floating : un système moins contraignant
Si la question des tarifs n’a pas été évoquée par les responsables de PSA, il est d’ores-et-déjà établi que les véhicules électriques de l’offre Free2Move seront en free floating : les usagers pourront donc emprunter une voiture sur une place de parking et la déposer sur une autre.
De plus, PSA a souhaité faire de Free2Move une application multimarques. Le groupe tricolore ne souhaite en effet pas promouvoir uniquement ses modèles et proposera donc des véhicules de constructeurs concurrents.
« Il faut qu’en un seul clic, le client puisse trouver le moyen de mobilité dont il a besoin. Le cœur de la stratégie de Free2Move est d’être multimarques, multi-opérateurs », expliquait à ce titre Brigitte Courtehoux, directrice des services de mobilité et de connectivité chez PSA, à nos confrères de l’Usine Digitale.
Alors que le projet semble déjà bien avancé à Paris, PSA a décidé de s’attaquer à une autre capitale : celle des États-Unis. Free2Move va en effet s’exporter à Washington d’ici la fin du mois afin de proposer 600 Chevrolet Cruze et Equinox en autopartage aux citoyens américains.
Car2Go débarque en France
Autre acteur majeur du secteur des transports à vouloir investir Paris avec une nouvelle offre d’autopartage de voiture électrique : le constructeur allemand Daimler.
Ce dernier a en effet annoncé le lancement prochain de son service Car2Go en France. L’initiative fait suite à l’implantation de cette offre d’autopartage sans station en Allemagne (Stuttgart), en Espagne (Madrid) et aux Pays-Bas (Amsterdam).
Le constructeur d’Outre-Rhin prévoit en janvier 2019 le lancement d’une flotte de 400 voitures électriques, des ForTwo Electric Drive. L’usager pourra localiser et réserver un véhicule grâce à une application mobile. À l’instar de ses concurrents, le dispositif Car2Go fonctionnera en free floating.
« Il n’y aura pas d’abonnement. Il y aura juste une inscription à faire avec son permis de conduire. On reste sur le principe de faire un pay per use, un tarif à la minute qui sera révélé ultérieurement », a précisé Olivier Reppert, CEO de Car2Go, à nos confrères de Automobile Propre.
En dessous d’un certain niveau de charge, les usagers disposeront de minutes de circulation gratuites pour aller recharger la voiture sur les bornes publiques existantes.
Les collaborateurs de la filiale de Daimler se chargeront également de recharger les véhicules (notamment grâce aux infrastructures de recharge du réseau Belib et Autolib).
L’aventure française ne fait que commencer pour Car2GO. « On planifie pour l’année 2019 d’ajouter des smart supplémentaires à Paris et on n’exclut pas de sonder d’autres villes en France », a en effet expliqué le PDG de Car2GO.