Automobile: Bosch se lance dans la pile à hydrogène
Le premier équipementier automobile mondial, l’allemand Bosch, a annoncé lundi un partenariat avec un groupe suédois pour développer la composante clé des piles à hydrogène après avoir renoncé à produire des cellules de batteries électriques classiques.
Le groupe allemand et Powercell Sweden AB, une ancienne filiale du constructeur Volvo, veulent mettre sur le marché « au plus tard en 2022 » leur pile à combustible, une technologie alternative aux batteries traditionnelles.
Les véhicules électriques à hydrogène pourraient s’imposer à long terme face aux véhicules à batterie pour certains usages, grâce à une autonomie supérieure et une vitesse de recharge comparable à celles des voitures à essence, avec les avantages des véhicules 100% électriques: accélération, silence et surtout absence de rejets polluants à l’usage, juste de la vapeur d’eau.
Mais de nombreux obstacles technologiques et financiers restent à surmonter: la fabrication de l’hydrogène est très énergivore et le réseau de stations-service proposant ce carburant reste très limité, avec une soixantaine de points de recharge en Allemagne.
Dans le cadre de ce partenariat dont Bosch n’a pas divulgué les détails financiers, les deux entreprises développeront conjointement le coeur des piles à hydrogène (le « stack »), où a lieu la réaction chimique.
C’est à cet endroit que l’hydrogène se combine à l’oxygène de l’air pour produire de l’électricité qui alimente le moteur. Il s’agit d’un composant similaire à la cellule d’une batterie classique, dont la fabrication est dominée par des firmes asiatiques.
Conscient que le retard accumulé serait difficile à rattraper, Bosch avait renoncé l’année passée à produire ces cellules, tournant le dos à la technologie sur laquelle misent les principaux constructeurs auto allemands, notamment le géant Volkswagen.
L’automobile, branche reine de l’industrie allemande, s’engage à marche forcée dans l’électrification des motorisations, contrainte de réduire rapidement ses émissions de CO2 pour respecter des limites imposées par l’Union européenne sous peine de pénalités financières.
Les objectifs européens « ne sont atteignables qu’avec une électrification croissante des moteurs, et la cellule à combustible y joue un rôle décisif », explique Bosch dans un communiqué, qui voit « les meilleures opportunités » pour cette technologie chez les utilitaires et poids-lourds.
D’ici 2030, le groupe estime à 20% la part de l’hydrogène dans le parc mondial de voitures électriques.
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