Ça avance pour le parc éolien au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier
La préfecture de Vendée a accordé mardi 30 octobre 2018 les premières autorisations pour la création d’un parc de 62 éoliennes au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier, un projet en développement depuis quatre ans qui se heurte à des opposants craignant pour la biodiversité.
« Le préfet de la Vendée vient de signer les premières autorisations » concernant la prise en compte des « incidences du projet sur les milieux aquatiques » et accordant « une concession d’utilisation du domaine public maritime », a écrit la préfecture. Le projet, porté par la société Eoliennes en Mer îles d’Yeu et de Noirmoutier (EMYN), qui a pour actionnaire Engie (47%), EDP Renewables (43%) et le Groupe Caisse des Dépôts (10%), devrait produire en moyenne 1.900 GWh par an. Cela correspond à la consommation électrique annuelle de 790.000 personnes, soit plus que le nombre d’habitants de Vendée (674.000).
L’objectif du parc est aussi de créer une nouvelle filière industrielle avec, à la clé, 750 emplois pour la construction et l’assemblage des éoliennes dans deux usines Siemens Gamesa, partenaire industriel du projet, au Havre. EMYN peut « désormais préparer la construction du parc (fondations, sous-station électrique…) ou encore la conduite des appels d’offres de sous-traitance pour la fabrication et l’installation de ces composants », s’est réjoui le groupe Engie dans un communiqué.
Pendant 18 mois, les demandes d’autorisations administratives déposées en mai 2017 par EMYN ont été instruites, ce qui a notamment conduit à une enquête publique entre le 4 avril et le 23 mai 2018. Au total, 76% des personnes qui se sont exprimées ont dit être opposées au projet. Le 22 juin, le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a par ailleurs rendu un avis, consultatif, défavorable au projet. En cause: l’impact négatif sur la biodiversité et les risques pour les espèces d’oiseaux protégées.
« La décision du Préfet de ce jour, face à un dossier incomplet, exprime un état de panique de la Préfecture face des oppositions populaires et même ministérielles grandissantes », a estimé dans un communiqué le collectif « Touche pas à nos îles », ajoutant que « toutes les voies de recours seront mises en oeuvre face à cette décision inique ». L’association « Non aux éoliennes entre Noirmoutier et Yeu » qui dit compter 250 adhérents et le collectif « Yeu Vent Debout » sont également opposés au projet. Plusieurs parcs éoliens en mer sont en projet en France, mais aucun ne produit pour l’instant de l’électricité.