Avec "Hikari", Lyon lance le premier îlot à énergie positive de France
La ville de Lyon vient d’inaugurer, mardi dernier, le premier îlot à énergie positive en France. Dénommé, Hikari, ce projet a été mené à bien grâce au partenariat de Bouygues Immobilier, SLC soutenu par le groupe japonnais Nedo, agence de soutien à l’innovation et du groupe Toshiba. Le bâtiment accueille logements, bureaux et commerces.
Élaboré par l’architecte japonais Kengo Kuma, Hikari est situé dans le quartier de Confluence à Lyon. « Ici, nous inventons et testons à l’échelle d’un quartier ce que sera la ville de demain : plus économe, plus agréable à vivre et plus durable », explique Masaaki Yamamoto, directeur général du département Smart Community du Nedo. La particularité de ces nouveaux locaux : ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Hikari veut dire « lumière » en japonnais. L’infrastructure de l’îlot a été conçu de manière à ce que les rayons lumineux pénètrent au mieux dans toutes les pièces qui composent cet édifice, ce qui de fait permet de réduire le recours à l’éclairage artificiel.
Avec une surface de 12 800 m², ces trois bâtiments sont répartis en trois groupes distincts (bureaux, commerces et logements) et prénommés « Higashi », « Minami » et « Nishi », en référence au point cardinaux Est, Sud et Ouest. En termes de superficie, on retrouve 7 500 m² de bureaux, 4 000 m² de logements et 1 000 m² de commerces. 88 places de parking ont été aménagées pour faciliter le stationnement. Un investissement de 30 millions d’euros aura été nécessaire pour finaliser ce chantier unique en France.
Dans le détail, la façade sud du bâtiment, comportant 32 appartements, incorpore des panneaux photovoltaïques bi-verre permettant de tirer au mieux parti des rayons solaires . Les toitures des deux autres bâtiments sont elles aussi équipées de panneaux solaires.
Une centrale de cogénération fonctionnant à l’huile de colza vient compléter la production photovoltaïque, pour un total de 1 523 MWh d’énergie primaire produits par an. Cette combinaison permettra de répondre à 80 % des besoins électriques et à plus de 90 % des besoins en chauffage.
Concernant les besoins de froid, une machine à absorption produit l’eau glacée via la cogénération et le froid provenant de la nappe phréatique. Elle est équipée d’une pile à combustible qui stocke l’excédent d’énergie.
A la pointe de la technologie, Hikari arbore un système de Building Energy Management System (BEMS) qui permet une gestion poussée des consommations énergétiques en temps réel. Il permet aussi de détecter les pannes…
Les dix-huit premiers mois feront office de phase test. Les données collectées permettront de régler au mieux l’appareillage énergétique.
Samuel BEDIN
Crédits photo : Cyrille Thomas
