Bahreïn, futur royaume des énergies renouvelables
Malgré la récente découverte du plus grand gisement pétrolier et gazier de son histoire, le Bahreïn poursuit l’ambitieuse politique engagée en faveur de sa transition énergétique.
En l’espace d’une semaine, le petit émirat de Bahreïn a fait les gros titres des journaux du monde entier pour deux événements d’ordre totalement différent. Le 8 avril, le traditionnel Grand Prix de Formule 1 a une nouvelle fois offert un spectacle de qualité aux quelque 100 000 spectateurs massés autour du circuit de Sakhir qui, comme 4,3 millions de téléspectateurs sur TF1, ont assisté au sacre de l’Allemand Sebastian Vettel.
Dans un registre très éloigné, le royaume a annoncé, le 1er avril, la découverte d’un immense champ pétrolier de 80 milliards du baril de pétrole à l’ouest des côtes bahreïniennes, dans le bassin de Khalij al-Bahreïn. Ce gisement, dont les réserves exploitables de pétrole de schiste et de gaz naturel sont en cours d’évaluation, constitue le plus important de l’histoire du pays et même du monde, juste devant ceux de Burgan au Koweït (72 milliards de barils) et de Ghawar en Arabie saoudite (70 milliards).
Premier État du Golfe persique à avoir découvert du pétrole en 1932, Bahreïn produit environ 50 000 barils d’or noir et 28,3 millions de m3 de gaz par jour. S’étendant sur une surface de 2 000 km2, la trouvaille dévoilée début avril par le haut comité des ressources naturelles serait exploitable d’ici cinq ans, selon Yahia al-Ansari, un des cadres de la compagnie nationale Bahrain Petroleum Co.
La nouvelle pourrait faire office d’une aubaine incroyable pour le pays d’1,5 million d’habitants, dont 80 % des recettes proviennent toujours du pétrole.
Mais face au tarissement de ses réserves et à l’effondrement des cours du baril depuis 2014, Bahreïn n’a pas attendu cette découverte pour se tourner vers d’autres sources de revenus.
Depuis plusieurs années l’archipel aux 33 îles élargit son industrie touristique, jusque-là tournée vers le haut de gamme, à une clientèle familiale séduite par la liberté des mœurs et le riche patrimoine historique légué par le passage de la civilisation Dilmun.
Il compte aussi et surtout sur la diversification de ses ressources énergétiques pour devenir moins dépendant de l’or noir, et ainsi mieux accompagner sa croissance démographique et économique.
Avec une population en hausse de 10 % par an et des besoins en électricité en passe de doubler d’ici 2030 (6 500 MW prévus contre 3418 MW en 2016), le Bahreïn a engagé une vaste stratégie de développement des énergies renouvelables et d’amélioration de son efficacité énergétique.
Soucieux de garantir la sécurité d’approvisionnement sur le long terme, le ministre de l’électricité et de l’eau, Dr. Abdulhussain Mirza, a déclaré début février lors du Solar Utilities Network (SUN) Forum vouloir porter la part des EnR à 5 % du mix énergétique national d’ici 2025 et à 10 % à l’horizon 2035.
Cap sur les énergies renouvelables
Plusieurs projets sont déjà en cours pour y parvenir, et d’autres verront bientôt le jour, notamment dans les secteurs solaire et éolien. Dans quelques mois, la construction d’une première centrale photovoltaïque d’une capacité de 100 MW devrait débuter dans le pays, a-t-il annoncé.
Un autre site destiné à produire 3 MW d’énergie solaire et 2 MW d’énergie éolienne a également été lancé dans le sud de l’île principale. Dans cette partie du monde où les radiations solaires sont parmi les plus fortes, les arguments ne manquent pas pour les initiatives de ce genre, d’autant que les coûts de production baissent régulièrement.
Dans les pays utilisant une part importante de leur production d’hydrocarbures pour générer de la puissance électrique, l’énergie solaire constitue un des investissements les plus rapides et moins risqués afin de pourvoir à l’augmentation rapide de la demande en électricité, a ajouté le ministre.
Pour soutenir et encourager l’essor des EnR, le gouvernement bahreïnien a également rendu possible, depuis le début de l’année, l’autoconsommation d’électricité pour les particuliers via des installations fonctionnant à partir d’énergie verte, dont ils peuvent revendre le surplus au réseau national.
Il plancherait aussi sur un cahier des charges énergétique pour les nouveaux bâtiments résidentiels et tertiaires, ainsi qu’un protocole favorisant les projets à énergies renouvelables pour la construction de tous les établissements publics. « La transition énergétique est prête à décoller et n’a jamais été aussi forte à Bahreïn », conclut Dr. Mirza.
COMMENTAIRES
,’importe quoi avec 10% vous appelez ca royaume du renouvelable? c un article juste pour interesser les investisseurs à avoir des marchés