Baisse des livraisons de gaz russe : « notre produit, nos règles », dit le patron de Gazprom
Le patron du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller, a défendu jeudi les choix de son groupe, qui ne cesse de baisser ses livraisons à l’Europe dans le contexte de l’offensive russe en Ukraine et des sanctions occidentales contre Moscou.
« Notre produit, nos règles. Nous ne jouons pas selon des règles que nous n’avons pas faites », a déclaré M. Miller lors du forum économique de Saint-Pétersbourg.
« La Russie est un fournisseur d’énergie fiable pour les amis de la Russie », a-t-il ajouté, une variation de son crédo répété par Gazprom depuis des années sur la fiabilité du groupe pour ses clients.
Les exportations de gaz russe vers l’Europe sont en baisse constante depuis le début des sanctions occidentales contre Moscou.
Si l’Union européenne cherche à se défaire de sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, Gazprom a pris les devants en interrompant ses livraisons de gaz à plusieurs clients européens ayant refusé de payer en roubles, comme le demande désormais le Kremlin.
À cela s’ajoute la baisse cette semaine de 60% du gaz livré à l’Europe par le gazoduc Nord Stream, Gazprom assurant que cela est dû à des difficultés avec des turbines du groupe allemand Siemens provoquées par les sanctions occidentales.
« Aujourd’hui, il n’y a aucun moyen de résoudre » cette situation, a indiqué M. Miller, assurant que « Siemens reste silencieux ».
« Oui, nous avons une diminution des approvisionnements vers l’Europe », a-t-il déclaré, assurant que « dans un avenir très proche, la demande de gaz naturel liquide (GNL) sur le marché Asie-Pacifique va croître ».
Envoyant un coup de griffe aux Européens, il a assuré que ces derniers « ont dit que les contrats à long terme ne sont pas nécessaires, donc ils ne sont pas nécessaires… nous avons rempli nos obligations envers vous ».
Le revenus de la Russie n’ont eux pas été affectés par cette baisse des livraisons, du fait de l’envolée des prix du gaz. Le Kremlin n’a de cesse d’affirmer dès lors que les décisions des dirigeants européens touchent avant tout leurs propres populations.