Le Bangladesh instaure des restrictions sur l’énergie face à la hausse des prix du carburant
Le Bangladesh a annoncé mardi la mise en oeuvre de restrictions sur l’énergie et la fermeture de centrales électriques, réagissant à la flambée des prix mondiaux du carburant qui frappe durement l’économie sud-asiatique.
Le porte-parole du ministère de l’Énergie, Aslam Uddin, a déclaré que les prix internationaux du carburant avaient grimpé en flèche depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, incitant le Bangladesh à fermer des centrales au diesel et à maintenir inactives certaines usines électriques au gaz.
Le gouvernement a également ordonné des coupures de courant programmées, allant jusqu’à deux heures par jour, et la fermeture des magasins après 20 heures.
« Les connexions électriques aux magasins et aux centres commerciaux seront coupées s’ils violent » ce dispositif, a souligné M. Uddin.
Les dizaines de milliers de mosquées que compte le pays ont par ailleurs été invitées à ne faire fonctionner les climatiseurs que pendant les cinq prières quotidiennes, a-t-il déclaré.
Tawfiq-e-Elahi Chowdhury, conseiller en énergie du Premier ministre, a exhorté lundi la population à économiser l’énergie et a évoqué la possibilité pour les responsables officiels d’avoir recours au covoiturage, de raccourcir les heures de bureau et tenir des réunions en ligne.
Ahsan H Mansur, ancien haut fonctionnaire du FMI, a déclaré que les restrictions sur l’électricité n’étaient pas la bonne solution au problème économique, qui a été aggravé par la baisse de la valeur de la monnaie du pays, le taka, par rapport au dollar.
« C’est un problème de balance des paiements. C’est gérable. Mais le gouvernement devrait augmenter les prix de l’énergie au lieu de la rationner », a-t-il déclaré.
Le principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh, a pour sa part estimé que les restrictions sur l’énergie montrent que « le pays est en proie à une crise économique », et a mis en cause les dépenses gouvernementales.