Barack Obama part en guerre contre le charbon
L’Agence américaine de Protection de l’Environnement a dévoilé, lundi 2 juin, son nouveau plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces nouvelles normes, qui portent majoritairement sur les émissions des centrales à charbon, l’énergie fossile la plus polluante, visent à baisser d’ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de 30% par rapport à 2005.
Même si le gaz se fait une part de plus en plus importante dans le mix énergétique américain, notamment grâce à l’exploitation des réserves de schiste, le charbon reste une des sources les plus utilisées. Les centrales à charbon fournissent 37% de l’électricité des États-Unis, devant le gaz naturel et le nucléaire. Et elles génèrent ainsi près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Ces nouvelles normes devraient entrainer la fermeture de nombreuses centrales à charbon présentes sur le territoire américain. Une majorité d’entre elles a plus de 40 ans d’existence.
Le Président américain, qui souhaite ainsi favoriser l’implantation de structures renouvelables et promouvoir l’efficacité énergétique, a assuré que ces nouvelles normes donneraient « aux entreprises les outils et la motivation dont elles ont besoin pour innover ».
En agissant au niveau règlementaire via l’EPA et la loi sur la propreté de l’air (Clean Air Act), le gouvernement de Barack Obama contourne ainsi les obstacles législatifs qui paralysaient le dossier sensible du climat. Chaque État disposera ainsi d’un marge de manœuvre pour traiter des questions énergétiques sur son territoire (fermeture de centrales, développement des énergies renouvelables…) et ainsi atteindre les objectifs fixés.
L’EPA devrait finaliser cette nouvelle réglementation d’ici un an.
La mise en place d’un système de quotas d’émissions de CO2 a également été abordée. Malgré l’hostilité du congrès, qui craint une baisse de la productivité des entreprises, Barack Obama estime qu’une telle initiative encouragerait les groupes énergétiques à investir dans des énergies et des technologies plus respectueuses de l’environnement.
« Nous limitons les quantités de produits chimiques toxiques, tels que le mercure, le soufre et l’arsenic, que les centrales peuvent rejeter dans l’air ou l’eau. Mais elles peuvent rejeter des quantités illimitées de CO2 dans l’air. Cela n’a pas de sens », a expliqué M. Obama.
Crédit photo : snowpeak