Barrage sur le Nil: un accord pourrait prendre « des mois », estime Pompeo

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a estimé mardi qu’un accord permettant de résoudre le différend qui oppose l’Égypte et l’Éthiopie au sujet de l’immense barrage que celle-ci construit sur le Nil bleu pourrait prendre « des mois ».

« Il reste beaucoup de travail à faire, mais je suis confiant que dans les mois à venir nous pourrons résoudre » ce désaccord, a déclaré M. Pompeo au cours d’une conférence de presse à Addis Abeba.

Les dernières négociations la semaine dernière à Washington se sont achevées sans qu’un accord global soit conclu. Mais le Trésor américain a dit oeuvrer à la préparation d’un accord final qui puisse être soumis aux chefs d’État d’ici la fin février.

Ce projet est depuis 2011 l’objet de vives tensions entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan, mais les négociations se sont accélérées ces derniers mois.

Le Trésor américain s’est impliqué dans le dossier après que le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a fait appel à Donald Trump.

L’Éthiopie estime que le Grand barrage éthiopien de la renaissance (Gerd), appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, est essentiel pour son développement économique.

Mais l’Égypte s’inquiète de son impact sur le débit du fleuve, qui pourvoit à 97% de ses besoins en eau.

Addisu Lashitew, analyste à la Brookings Institution, avait estimé que M. Pompeo chercherait « à faire un dernier effort » pour obtenir un accord au cours de sa visite en Ethiopie.

« Le président Trump cherche à obtenir le crédit (…) en tant que celui qui aura permis un accord pour résoudre ce litige », avait-il expliqué à la presse au cours d’une conférence téléphonique la semaine passée.

Mais le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Gedu Andargachew, a estimé mardi lors de la même conférence de presse que Mike Pompeo qu’il y avait encore « des problèmes en suspens qui doivent être négociés ».

Il n’a pas précisé quels étaient ces problèmes, mais l’un des principaux points d’achoppement concerne la vitesse de remplissage du réservoir du barrage, qui pourra contenir 74 milliards de m3 d’eau.

L’Égypte craint une réduction drastique du débit du Nil en cas de remplissage trop rapide du réservoir par l’Éthiopie.

Le Nil bleu prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse ensuite l’Égypte et se jette dans la Méditerranée.

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