Barrage sur le Nil: l’accord repoussé à fin février au plus tard
L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan ont repoussé à fin février au plus tard la signature d’un accord global sur un immense barrage sur le Nil bleu qui suscite depuis neuf ans des tensions régionales, selon un communiqué commun publié vendredi.
Réunis depuis mardi à Washington avec des représentants du Trésor américain et de la Banque mondiale, les ministres des Affaires étrangères et de l’Eau des trois pays « ont conclu un accord » préliminaire sur plusieurs points-clés, dont le calendrier du remplissage du réservoir de la future digue éthiopienne, appelée à devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique.
Ils se sont aussi entendus sur des « mécanismes » pour « atténuer » les effets du remplissage du réservoir puis de l’exploitation du Grand barrage éthiopien de la renaissance (Gerd) pendant les « périodes de sécheresse ».
« Les ministres ont demandé aux équipes techniques et juridiques de préparer l’accord définitif », qui inclura les compromis déjà conclus, pour « une signature par les trois pays d’ici fin février », ont-ils affirmé dans le communiqué après quatre journées de négociations.
Ils doivent d’ici là encore mettre au point un mécanisme pour gérer l’exploitation du barrage « dans de conditions hydrologiques normales », ainsi qu’un « mécanisme de coordination » et un dispositif « de résolution des différends ».
Ce projet fait l’objet d’une confrontation depuis neuf ans entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan, mais les négociations se sont accélérées ces derniers mois.
Les ministres avaient esquissé un compromis mi-janvier dans la capitale américaine et s’étaient initialement donné jusqu’à mercredi pour « finaliser un accord ».
Vendredi, le président américain Donald Trump a fait le point sur les négociations avec le Premier ministre éthiopien lors d’une conversation téléphonique. Il a exprimé son « optimisme » sur la conclusion « proche » d’un « accord ».
Longue de 1,8 km et haute de 145 m, la digue, dont les travaux ont débuté en 2011, inquiète vivement l’Egypte, située en aval et dont 97% des besoins en eau sont fournis par le Nil. Pour sa part, l’Ethiopie affirme avoir un besoin critique de cette électricité pour son développement.
COMMENTAIRES
Magnifique de voir se réaliser cet accord. Une avancée importante pour le continent Africain
Comme quoi les énergies dites renouvelables ne sont pas sans créer des difficultés: c’est le pays amont qui gère le débit d’eau vers le pays aval, en cas de rupture, c’est l’aval qui est dévasté et ça s’est déjà produit plusieurs fois dont en France (Malpasset).