Barrage sur le Nil: prolongation des discussions à Kinshasa
Les ministres des Affaires étrangères de l’Egypte, de l’Ethiopie et du Soudan ont prolongé de quelques heures mardi leurs négociations à Kinshasa sur le Grand barrage de la Renaissance (GERD) que l’Ethiopie construit sur le Nil et qui suscite des tensions avec les deux autres.
Initialement prévues pour durer deux jours, dimanche et lundi, les discussions se sont poursuivies jusqu’à mardi sans qu’un compromis ne soit trouvé entre les trois protagonistes, réunis sous la médiation du chef de l’Etat de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine (UA).
« L’Ethiopie et l’Egypte ont accepté les termes contenus dans le projet de communiqué final. Mais le Soudan a estimé que ses intérêts sur le fleuve Nil sont menacés », a indiqué à l’AFP, un négociateur congolais qui a préféré ne pas être cité.
Tard dans la nuit de lundi à mardi, les chefs des délégations de ces trois pays se sont retirés avec l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa, Mike Hammer. Ils ont conféré pendant près de trois heures dans une pièce de l’hôtel où se tiennent les pourparlers.
Mardi matin, les experts ont repris les discussions autour du projet de communiqué final.
« Ce communiqué va déterminer si la réunion de Kinshasa est une réussite ou un échec. C’est pour cette raison que les chefs des délégations veulent valider préalablement son contenu qui va engager leurs gouvernements respectifs pour l’avenir », a ajouté le négociateur congolais.
Le GERD est une source de tensions entre les trois pays depuis la pose de la première pierre en avril 2011.
Il est construit dans le Nord-Ouest de l’Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil.
Il pourrait devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique avec une capacité annoncée de près de 6.500 mégawatts.
Addis Abeba a annoncé en octobre 2020 que la première phase des opérations de remplissage avait été menée au mois d’août précédent.
L’Ethiopie affirme que l’énergie hydroélectrique produite par le barrage sera vitale pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants.
L’Egypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de son irrigation et son eau potable, considère le barrage éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau.
Le Soudan quant à lui craint que ses propres barrages ne soient endommagés si l’Ethiopie procède au remplissage complet du GERD avant qu’un accord ne soit conclu.