Mise à l’eau du premier bateau fluvial électrique en Alsace
Le premier bateau fluvial de France propulsé à l’électricité a commencé sa navigation vendredi sur le canal de la Marne au Rhin en Alsace, a constaté un journaliste de l’AFP.
Inaugurée à Saverne (Bas-Rhin), l’embarcation de plaisance, de dimension classique (13,5 m de long) et habitable (trois cabines pour un total de six personnes), a été construite par le français Nicols.
Elle circulera sur 120 km dans le Bas-Rhin et en Moselle, sur les deux canaux de la Marne au Rhin et de la Sarre, grâce à l’installation de dix bornes de recharge, a exposé Guy Rouas, directeur régional de Voies navigables de France (VNF).
Ce réseau, qui permet la recharge en deux heures, a été volontairement surdimensionné pour ne risquer aucune mauvaise surprise pour les plaisanciers, a précisé M. Rouas.
L’autonomie du bateau est en réalité supérieure, atteignant « 6 à 8 heures », correspondant à 40 km parcourus, a exposé à l’AFP Alain Mousset, directeur général de Nicols.
Ce lancement est une première en France, et « probablement » en Europe sur une telle distance, a estimé Thierry Guimbaud, directeur général de VNF.
Selon M. Guimbaud, le développement d’une flotte plus large peut être « envisagé » à partir de 2020, VNF se donnant deux ans pour vérifier le bon fonctionnement technique et la viabilité économique, à travers cette « expérimentation » qui inclura un second bateau l’an prochain.
La première péniche 100% électrique a requis des investissements spécifiques, de 400.000 euros, de VNF pour installer les bornes et les raccorder au réseau, et de « plus de 50.000 euros » de Nicols pour les batteries et divers aménagements, ont souligné MM. Rouas et Mousset.
Il en résulte un surcoût du prix de location, dans le cas présent de 15% mais qui ne couvre pas tous les frais, « dont il s’agit de voir si les clients seront prêts » à le payer, a souligné M. Mousset.
Toutefois, l’écart pourrait diminuer avec le développement des batteries et la propulsion électrique qui génère moins de frais de maintenance, sans compter les avantages du « zéro émission » de C02 et du moindre bruit, a argumenté M. Mousset.
Nicols, également loueur du bateau, vise en priorité la clientèle d’Europe du Nord, d’Allemagne et de Suisse, réputée particulièrement sensible aux questions d’écologie, a précisé son dirigeant.