Belgique : la prise de participation contestée de la State Grid Corp
L’entrée de la société d’État chinoise State Grid Corp au capital d’Eandis, gestionnaire des réseaux électriques et gaz d’une grande partie des villes de la région néerlandophone du nord de la Belgique, est un sujet qui divise actuellement la classe politique en Flandre. Retour sur une opération controversée chez nos voisins du plat pays.
En juin dernier, les journaux belges annoncent que 14% du capital d’Eandis devraient être acquis par l’entreprise chinoise State Grid Corp. Une prise de participation qui se chiffre à près de 830 millions d’euros, et qui doit être validée par les actionnaires du gestionnaire de réseau (principalement des villes flamandes) au début du mois d’octobre.
Deux mois plus tard, dans le courant du mois d’août, le gouvernement australien refuse que la State Grid Corp reprenne l’exploitation de son réseau électrique en Nouvelle-Galles du Sud, État le plus peuplé situé dans l’Est du pays. Un refus qui pousse la Sûreté belge à émettre des doutes sur le bien-fondé de l’opération envisagée avec la société chinoise.
A lire également : Risque de blackout en Belgique : la France prête à exporter plus d’électricité
Selon une note révélée par la presse locale, le service de renseignement belge met en garde les autorités sur les hypothétiques liens qui existent entre la State Grid Corp ainsi que le parti communiste et l’armée. Le précédent australien étant un signe des risques que présente l’opération. « Beaucoup de gens ne comprennent pas que nous vendions partiellement à un investisseur étranger quelque chose d’aussi stratégique que notre réseau de distribution », estime le ministre de l’Énergie de la Flandre, Bart Tommelein.
« Si la Sûreté de l’État n’est pas capable d’apporter plus d’informations que ce qui est disponible publiquement sur le net, alors je pense que le ministre de la Justice (qui en a la tutelle, ndlr) peut encore y faire des économies », a notamment répondu, agacé, le chef du gouvernement régional flamand Geert Bourgeois. Reste qu’une quinzaine de communes flamandes ont déjà indiqué qu’elles voteraient contre cette prise de participation. Suite et fin de l’affaire dans quelques jours.
A lire également : Le risque de pénurie d’électricité en Belgique est sérieux
Crédit photo : motorjan11
