Belgique : l’approvisionnement électrique fragilisé par l’arrêt de deux réacteurs
Selon le gestionnaire du réseau haute tension Elia, la Belgique pourrait connaître des hivers « précaires » en termes d’alimentation électrique du fait de l’arrêt des deux réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2. Une situation inquiétante alors que le gouvernement belge cherche justement à constituer une réserve stratégique pour assurer la sécurité d’approvisionnement du pays.
Chargée par le Secrétaire d’Etat à l’énergie dans le cadre du « plan Wathelet » de réfléchir à la constitution d’une réserve électrique de 800 MW, la société Elia a exprimé ses craintes lors d’un communiqué le jeudi 10 juillet dernier. Le gestionnaire du réseau précise en effet que cette réserve établie pour une durée de trois ans à compter du 1er novembre prochain a été évaluée sans prendre en compte l’arrêt des deux réacteurs nucléaires. Or, l’activité de ces deux réacteurs a été stoppée pour des raisons de sécurité (microfissures) et un redémarrage avant l’automne est à ce jour très incertain.
Malgré tout, Elia se veut rassurant pour l’hiver à venir et souligne que cette réserve de 800 MW a bien été évaluée dans une démarche relativement prudente et qu’elle peut toujours être augmentée. La société de gestion du réseau a donc parallèlement lancé un appel d’offres destiné à estimer les capacités de production possibles, les conditions et les prix. Ces différentes offres seront alors transmises pour avis à la Commission de régulation et l’électricité et du gaz (CREG), avant la décision finale revenant au seul Secrétaire d’Etat de l’énergie.
Cette réserve stratégique comprend des unités de production mises à l’arrêt avant le 1er novembre 2014 ainsi que des engagements de certains gros consommateurs à limiter leur consommation sous un certain seuil fixé contractuellement. Selon les estimations de la société belge, elle a été fixé pour l’hiver 2015-2016, entre 1.200 et 2.200 MW et entre 1.300 MW et 2.300 MW pour l’hiver 2016-2017.
La volonté du gouvernement belge de constituer une réserve électrique s’inscrit dans un vaste programme de transition énergétique comprenant notamment une sortie progressive de l’énergie nucléaire dès 2015, un développement accru des énergies renouvelables et la fermetures des centrales à gaz, actuellement peu rentables.
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