Belgique : un nouvel accord gouvernemental confirme la prolongation du nucléaire
Le nouveau gouvernement belge récemment constitué a réaffirmé dans le cadre d’un accord de coalition gouvernemental le maintien temporaire de l’énergie nucléaire et la prolongation des réacteurs Doel 1 et 2 pour quelques mois supplémentaires. Une nécessité afin de garantir la stabilité et la sécurité de l’approvisionnement électrique national.
Surnommée « la suédoise » en raison des couleurs des partis représentés au pouvoir, la nouvelle coalition dirigée par le libéral Charles Michel, s’est donc mise d’accord la semaine passée sur une prolongation exceptionnelle de deux mois pour le réacteur Doel 1 (jusqu’au 31 mars 2015) et de quatre mois pour le réacteur Doel 2 (jusqu’au 31 mars 2016).
« Dans le cadre de la sécurité d’approvisionnement, une initiative législative sera prise incluant deux éléments, d’une part la prolongation des unités nucléaires de Doel 1 et 2 respectivement jusqu’au 31 mars 2015 et au 31 mars 2016 et, d’autre part, la non exploitation de ces réacteurs au-delà de 2025« , précise l’accord. Une non exploitation des réacteurs au-delà de 2025 donc, mais qui annonce surtout indirectement une prolongation d’exploitation quasi certaine de ces même réacteurs pour une décennie supplémentaire.
Une décision qui sera prise d’ici la fin de l’année 2014, et qui devra prendre en compte, selon le gouvernement belge, à la fois les perspectives de redémarrage des réacteurs Doel 3 et Tihange 2, actuellement à l’arrêt pour des raisons de maintenance et de sécurité, mais également la possibilité d’optimiser les interconnexions avec les réseaux étrangers. Cette prolongation des plus probables inclura d’autre part une renégociation de la rente nucléaire avec l’exploitant Electrabel. Ce dernier avait en effet prévenu qu’il n’accepterait la prolongation de ses deux vieux réacteurs nucléaires et les investissements de sûreté qui en découlent qu’en l’échange d’une révision des conditions économiques de leur fonctionnement.
Parallèlement, la suédoise esquisse ici une volonté de réforme et de transition énergétique « sur une période de 20 à 25 ans« . De nouveaux mécanismes de soutien aux énergies renouvelables sont évoqués ainsi que des programmes de recherche dans le stockage de l’électricité compris dans un nouveau pacte énergétique, mais dont les grandes lignes n’ont pas été précisées.
Autre mesure phare de cet accord gouvernemental, la garantie d’un prix de l’électricité abordable pour tous. Le gouvernement a en effet introduit une norme énergétique destinée à encadrer le coût de l’énergie et permettant de préserver la compétitivité des entreprises et le pourvoir d’achat des ménages. Mais là encore, aucune précision n’est donnée sur les conditions de sa mise en place concrète.
Rappelons ici que la Belgique est actuellement dans une situation critique suite à l’arrêt imprévu des trois réacteurs nucléaires (Doel 3 et 4 et Tihange 2) exploités par Electrabel, pour raison de maintenance. Une perte de puissance de 3000 MW représentant plus de la moitié de la capacité de production nucléaire du pays et qui fait peser de gros risques de balck out électrique pour cet hiver.
Crédits photo : Jelle Goossens
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