Berlin s’apprête à nationaliser le gazier Uniper, au bord du gouffre
Les discussions sur la nationalisation par Berlin du groupe gazier allemand Uniper, détenu par l’énergéticien finlandais Fortum, sont entrées dans leur phase « finale », a indiqué mardi Uniper, au bord du gouffre financier en raison des coupures de gaz russe.
« Uniper est en discussion finale avec le gouvernement et Fortum », a annoncé l’entreprise dans un communiqué.
Le plan prévoit notamment que Berlin « acquiert les actions détenues par Fortum », et injecte « 8 milliards d’euros » dans le capital du groupe, a détaillé Uniper.
En conséquence, « le gouvernement fédéral obtiendra une participation majoritaire significative dans Uniper », a-t-il ajouté.
Fortum, détenu par le gouvernement finlandais, possède actuellement 56% du capital d’Uniper.
Le groupe finlandais a lui aussi confirmé, dans un communiqué, « que les négociations sont en phase finale », même si « aucun accord final » n’a encore été scellé.
Les échanges boursiers de l’action Fortum ont été suspendus mardi après-midi à la Bourse de Helsinki, après de premières informations de presse sur le contenu du futur accord.
Uniper, premier importateur et stockeur de gaz en Allemagne, est frappé de plein fouet par la réduction drastique des livraisons de gaz russe depuis la guerre en Ukraine.
L’entreprise gazière était le principal client du groupe russe Gazprom en Allemagne. Elle doit désormais, pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché au comptant où les prix ont explosé.
Berlin avait débloqué en juillet un plan de sauvetage massif pour aider le groupe, avec des facilités de crédit de 9 milliards d’euros auprès de la banque publique allemande KfW.
L’Etat allemand est aussi entré dans le capital de l’entreprise, à hauteur de 30%, assortis d’obligations convertibles obligatoires « jusqu’à 7,7 milliards d’euros ».
Mais Uniper a rapidement indiqué que cela ne suffirait pas, notamment depuis la fermeture totale du gazoduc Nord Stream au début du mois, sur fond de tension entre Moscou et les européens au sujet de la guerre en Ukraine.
Berlin s’était donc engagé dans des discussions avec Fortum pour une « solution à long terme » face à la crise.
Le gouvernement allemand n’a cessé d’alerter, ces derniers mois, sur « l’effet Lehman Brothers » qu’aurait une faillite d’Uniper sur les marchés de l’énergie, avec un risque de banqueroutes en cascade chez les acteurs du secteur
COMMENTAIRES
C’est Grave !!!
Et ce n’est que le début…
Les ENRi ont caché une dépendance totale des Allemands aux Hydrocarbures russes. La récession va être énorme, même avec les ENRi qu’ils ont. Et nous, Français, allons aussi bien plonger avec eux tant l’Allemagne est le moteur de l’Europe…