Berlin renforce son soutien à la voiture électrique
Avec seulement 4800 véhicules électriques écoulés depuis le début de l’année, la gratuité de la vignette ne semble pas suffire pour inciter les consommateurs allemands à s’engager dans la voie de la mobilité électrique. Une situation à laquelle le gouvernement entend remédier: ce mercredi 24 septembre de nouvelles mesures incitatives destinées à encourager le développement du véhicule électrique outre-Rhin ont été annoncées dans le cadre d’un projet de loi.
Le développement de la voiture électrique en Allemagne est à la traîne et les objectifs fixés par Angela Merkel en 2009, à savoir, atteindre un million de véhicules électriques en circulation à l’horizon 2020, paraissent aujourd’hui bien utopistes. Mais le gouvernement allemand ne désespère pas et entend désormais inciter de manière significative l’achat de véhicules hybrides ou 100 % électriques.
Un nouveau projet de loi vient d’être adopté à cet égard et devrait favoriser le dynamisme d’un marché qui peine à décoller. A l’image des mesures incitatives en vigueur en Norvège, le gouvernement allemand prévoit dans ce cadre l’autorisation de circulation sur les couloirs de bus pour les conducteurs de voitures électriques, la mise à disposition de parkings gratuits dans les zones urbaines et à proximité des bornes de rechargement et l’instauration d’une plaque d’immatriculation distinctive. Des mesures prévues pour une période 15 ans à compter du printemps 2015, et qui s’appliqueront à tous les véhicules électriques et les véhicules hybrides affichant une autonomie électrique supérieure à 30 km.
Laissées à la discrétion des collectivités, elle nécessiteront toutefois la coopération des élus locaux, pour le moment assez partagés sur leur application concrète. Car si les villes allemandes s’avèrent plutôt favorables dans l’ensemble à ce projet, des voix se sont élevées pour critiquer la mise à disposition et l’encombrement prévisible des couloirs de bus. Stephan Articus, président de l’Association des villes allemandes, estime quant à lui qu’une vignette serait plus appropriée que la plaque d’immatriculation : elle permettrait de distinguer les véhicules propres des véhicules à moteur thermique, au même titre que la vignette qui différencie les véhicules vendus en Allemagne et les véhicules électriques immatriculés à l’étranger.
Si la Fédération allemande de l’automobile (VDA) a accueilli ce texte avec satisfaction, elle n’a toutefois pas caché sa déception quant à l’absence totale d’incitation fiscale. La VDA souhaitait en effet la mise en place d’avantages fiscaux pour les constructeurs disposant d’un modèle électrique dans leur catalogue. Une mesure qui semble avoir démontré son efficacité en Norvège mais qui pourrait s’avérer relativement coûteux pour l’Etat en terme de perte de recettes fiscales.
L’Allemagne disposait au 1er janvier 2014 d’environ 12.000 voitures électriques et 86.000 voitures hybrides en circulation, soit seulement 1,6% du parc automobile allemand selon les chiffres de l’Agence fédérale allemande de l’automobile (KBA).
Crédits photo : Kārlis Dambrāns