Bientôt, le plus important parc solaire d'Europe sera Girondin
Cestas, vous ne connaissez peut-être pas ? Mais ça va venir ! Car c’est dans cette petite ville de Gironde que le groupe Neoen est en train de construire le plus important parc solaire d’Europe. Son raccordement au réseau de RTE est prévu en octobre. La moitié du chantier a déjà été finalisée. Il va faire de l’Aquitaine la région la mieux dotée de France en installations photovoltaïques. C’est une réalisation rare en France qui privilégie plutôt les petits projets solaires.
Un projet d’une telle ampleur s’accompagne évidemment des chiffres étonnants, jugez plutôt. Un chantier de 250 hectares (l’équivalent de 300 terrains de football). La centrale comptera près d’un million de panneaux posés à environ 1,50 m du sol sur 16.500 structures métalliques. Plus de 4.000 km de câbles électriques (aériens et souterrains) permettront d’acheminer le courant produit vers le réseau. La centrale aura une capacité de 300 mégawatts (MW) et produira 350 gigawattheures par an, soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de la population de Bordeaux. Elle sera quatre fois plus puissante par hectare que les autres parcs construits en France, notamment grâce à la petite surface occupée en rapport au nombre de panneaux. Côté finance, l’investissement global s’élève à 360 millions d’euros. Le projet est développé par la société Neoen, qui détient 40 % de la future centrale, le reste étant partagé entre 7 coactionnaires.
Les panneaux viennent de Chine, ce sont les seuls capables de fournir une telle demande en si peu de temps et en apportant les garanties nécessaires pour les banques en matière de livraison. Le chantier mobilise près 250 personnes. Les panneaux sont posés par des ouvriers hongrois de la société OLP-Tech. Ils sont suivis par des techniciens qui passent pour donner les quelques coups de vis nécessaires. Ensuite, d’autres personnes sont en charge de relier les panneaux entre eux. Au total, une équipe d’une vingtaine de personnes arrive à poser entre 6.000 et 7.000 panneaux par jour. La maintenance quotidienne sera faite par 5 personnes lorsque le parc sera en service.
L’électricité sera revendue à EDF à 102 euros le MWh, soit un prix inférieur à celui des EPR britanniques (109 €/MWh). L’an prochain, le coût devrait baisser, l’objectif étant d’atteindre les 70 euros dans deux ans et de devenir moins onéreux que l’éolien terrestre. Ce projet vise à montrer toute l’importance à laquelle le photovoltaïque peut prétendre, en dépit de son intermittence. Alors que le photovoltaïque veut s’installer aux côtés du nucléaire et de l’hydraulique comme une composante essentielle du mix électrique, il faudra que de nombreux autres parcs sortent de terre avant de pouvoir y parvenir : en dépit d’un record de production en avril, le photovoltaïque n’a fourni que 2% de l’électricité française…
COMMENTAIRES
Pour avoir une idée de la production d’électricité photovoltaïque en France, chaque mois et chaque semaine, rien de mieux que de suivre ici :
http://energeia.voila.net/renouv/electricite_renouvelable_france.htm
Les productions de l’éolien, de l’hydraulique et du thermique renouvelable (biomasse) sont aussi disponibles de la même façon.
Et il est possible de faire une comparaison avec la consommation d’une part, entre les années 2014 et 2015 d’autre part.