Biogaz: Engie se plaint des délais d’autorisation en France

Le groupe français Engie travaille sur une quarantaine de projets d’unités de biogaz en France mais s’est plaint lundi de lenteurs administratives pour faire aboutir les dossiers.

« Les dossiers sont là: il y a 400 projets en France, 40 pour Engie, le problème c’est d’arriver à les faire sortir vite et ça c’est un problème d’autorisations, de financement, dans une très petite mesure technique », a indiqué Didier Holleaux, directeur général adjoint lors d’une conférence de presse.

Le biogaz est obtenu par la méthanisation de déchets, pour l’essentiel d’origine agricole.

« Les autorisations sont très lentes, de l’ordre de deux ans pour un digesteur de moyenne capacité », a-t-il regretté, évoquant les retards notamment causés par des recours de riverains. Les délais d’autorisation sont de six mois dans d’autres pays européens, selon Engie.

Les investissements d’Engie dans le biogaz devraient passer de quelques dizaines de millions d’euros aujourd’hui à quelques centaines « demain quand les projets vont s’accélérer », a indiqué Didier Holleaux, sans fixer d’horizon précis.

Pour l’instant beaucoup de projets sont encore à petite échelle pour une consommation locale.

« Le sujet, c’est l’industrialisation: passer à des modèles qui peuvent fonctionner à plus grand échelle et qui sont un peu plus standardisés », a souligné Isabelle Kocher, la directrice générale d’Engie.

Outre le biogaz, Engie veut se développer dans l’hydrogène, qui permet de stocker l’électricité d’origine renouvelable et d’alimenter des véhicules.

Engie estime que les gaz « verts » pourraient passer d’à peine 1% aujourd’hui à 10% de la consommation en 2025, 30% en 2030 puis 100% en 2050.

Dans le biogaz et l’hydrogène, « nous avons un rôle d’investisseur pour faire chuter les coûts de tout ce qui n’est pas encore compétitif », a souligné Isabelle Kocher. « L’autre volet sur lequel nous pouvons être décisifs, c’est travailler sur les réseaux de transport et de distribution », a-t-elle ajouté.

Pour faciliter le développement des projets, le gouvernement a décidé que 40% du coût du raccordement au réseau des installations de biogaz serait désormais pris en charge par le gestionnaire du réseau, selon un arrêté publié dimanche au Journal officiel.

jmi/mhc/ef/gib

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