Biométhane: l’injection dans les réseaux de gaz progresse lentement
L’injection dans les réseaux de gaz de biométhane produit par méthanisation progresse lentement en France, mais le rythme est insuffisant pour atteindre les objectifs fixés à moyen terme, selon un bilan publié mercredi.
En 2016, sur environ 550 unités de production de biogaz, 26 produisaient du biométhane (biogaz épuré) destiné à être injecté dans les réseaux de gaz naturel, selon un Panorama du gaz renouvelable réalisé notamment par le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et les gestionnaires de réseaux (Grdf, GRTgaz, TIGF).
L’essentiel du biogaz produit par la méthanisation des déchets (fermentation de résidus de l’agriculture, déchets ménagers, etc.) reste actuellement valorisé en électricité ou en chaleur.
Au total, la production de biométhane, autorisée depuis cinq ans en France, a progressé de 162% en un an pour atteindre 215 gigawattheures (GWh), soit l’équivalent de la consommation de près de 18.000 logements ou 1.000 bus.
Neuf nouveaux sites ont été installés l’an dernier.
« Malgré cette dynamique, le rythme actuel des projets n’est pas en adéquation avec l’objectif gouvernemental de 8 TWh (térawattheure) de biométhane injecté en 2023 », fixé dans la loi sur la transition énergétique, écrivent les auteurs du rapport.
On est aussi loin de l’objectif intermédiaire fixé en 2018 qui est de 1,7 TWh.
Fin 2016, 241 projets étaient en phase de développement avancé, pour une capacité maximale de production de 5 TWh par an, mais la plupart ne rentreront pas en service avant 2018, étant donné la durée de développement des projets.
Pour accélérer, les professionnels, qui défendent les avantages environnementaux de biogaz, plaident pour un renforcement des soutiens publics, notamment sur le tarif d’achat du gaz produit.
La loi sur la transition énergétique fixe un objectif de 10% de biogaz dans la consommation française de gaz naturel en 2030.