Blocage du charbon rebelle: Kiev se dit « prêt au dialogue » avec les protestataires
Les autorités ukrainiennes se sont dites « prêtes au dialogue » vendredi avec des ultra-nationalistes qui bloquent une voie ferrée reliant les régions rebelles de l’est, productrices de charbon, au reste du pays, provoquant un risque de coupures majeures d’électricité.
« La position du gouvernement est claire: nous sommes prêts au dialogue, à des discussions professionnelles », a déclaré le Premier ministre ukrainien, Volodymyr Groïsman, cité par des médias ukrainiens.
« Mais nous ne sommes pas prêts à un sabotage », a-t-il toutefois souligné.
Les ultra-nationalistes ukrainiens, qui bloquent cette voie ferrée depuis presque trois semaines, justifient leur action en estimant que Kiev ne devrait pas commercer avec les rebelles prorusses.
Kiev continue d’acheter un type particulier de charbon qui ne se trouve que dans l’est séparatiste du pays et qui est nécessaire au fonctionnement des centrales électriques ukrainiennes.
Ce flux s’est poursuivi en dépit du conflit entre les séparatistes prorusses et l’armée ukrainienne, qui a fait près de 10.000 morts en quasiment trois ans.
La semaine dernière, Kiev avait décrété l’état d’urgence énergétique, les autorités s’efforçant de réduire la consommation d’électricité du pays.
Le président Petro Porochenko avait alors averti que plusieurs grandes villes ukrainiennes et certains quartiers de la capitale Kiev « pourraient se retrouver sans chauffage » à cause de cette grève, et des usines métallurgiques pourraient être obligées d’arrêter leur production, ce qui menace 300.000 emplois.
Le secteur métallurgique représente « 12% de notre produit intérieur brut » (PIB), a rappelé M. Groïsman.
En proie à une profonde crise économique aggravée par le conflit avec les séparatistes pro-russes, l’Ukraine a subi un effondrement de son produit intérieur brut de plus de 15% en deux ans (2014-2015).
Le pays a été sauvé de la banqueroute financière par un plan d’aide massif de ses alliés occidentaux mené par le Fonds monétaire international (FMI) et espère une nouvelle tranche d’aide prochainement.