Bois énergie : une filière en amélioration continue pour les Français et l’environnement
Ressource plébiscitée pour ses effets positifs sur l’indépendance énergétique, l’emploi et la protection de l’environnement, le bois énergie fait figure de priorité stratégique pour les autorités françaises. L’Ademe vient de publier un rapport incitant au développement de cette énergie renouvelable, tout en formulant des recommandations que la filière a, pour certaines, déjà commencé de mettre en place.
C’est l’hiver. Les températures dégringolent. Les ménages français commencent à chauffer leur foyer. Et pour cela, un quart d’entre eux se tournent, aujourd’hui, vers le bois. Plébiscité par les Français, le bois énergie vient justement de faire l’objet d’un avis de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, qui renouvelle son soutien au développement de cette « énergie renouvelable essentielle à la transition écologique ». « Au-delà d’être une énergie renouvelable », écrit l’établissement public, « le bois énergie présente de nombreux atouts : il contribue à l’indépendance énergétique et à l’amélioration de la balance commerciale nationale grâce à la baisse des importations des énergies fossiles ; il génère des emplois difficilement délocalisables ; il assure une meilleure maîtrise de la facture énergétique des ménages ».
Le bois énergie : une utilité incontestée
Par ailleurs, si dans la grande majorité des cas, le bilan carbone du bois énergie demeure bien meilleur que celui des énergies fossiles comme le gaz ou le pétrole, « la chaleur produite à partir de bois peut générer des impacts sur l’environnement, qu’il faut objectiver pour mieux les comprendre et apporter des solutions », estime encore l’Ademe.
Les ambitions sont donc doubles. D’un côté, le bois énergie doit continuer à se développer, dans un contexte de crise énergétique et de hausse généralisée des tarifs de l’énergie. Et de l’autre, le bois énergie, première source d’énergie renouvelable en France, fait désormais office d’enjeu stratégique pour les autorités publiques, qui se sont fixées d’ambitieux objectifs de décarbonation du mix énergétique français. Deux impératifs pour la filière bois énergie, qui n’a pas attendu pour tout mettre en œuvre afin de minimiser l’impact de ses activités sur l’environnement : préservation des écosystèmes forestiers, maintien de la qualité des sols, lutte contre l’érosion de la biodiversité, etc.
Les efforts de la filière bois-énergie
Dans son « avis », l’Ademe émet ainsi un certain nombre de recommandations – sur l’origine du bois et les pratiques sylvicoles, notamment, mais aussi sur la manière de limiter les émissions polluantes du bois-énergie. Des axes d’amélioration sur lesquels la filière s’est, d’ores et déjà, positionnée. Indispensable pour identifier les flux de bois destinés à la production d’énergie, la traçabilité des bois combustibles est « aussi nécessaire pour rendre compte de l’impact du développement des chaufferies bois sur la gestion et l’exploitation des forêts, et sur la filière bois en général », estimait déjà l’Ademe en 2018. Et l’institution d’inviter les acteurs de la filière à mettre sur pieds un « système de traçabilité qui permette de (…) suivre (les combustibles) depuis les sites de production (forêt, entreprise, unité de transformation du bois, centre de tri…) jusqu’à la chaufferie à approvisionner ».
Au-delà de la question de la traçabilité qui est par ailleurs déjà mise en œuvre avec des gestionnaires forestiers privés et publics, la nécessité d’augmenter la production de bois énergie ne peut se faire au détriment des forêts. Grâce à l’activité et à l’engagement quotidien de ses forestiers, la France est loin des pratiques en vigueur dans d’autres régions du monde sur ce point : non seulement le couvert forestier français ne cesse de progresser, mais le chauffage au bois ne représente que 7 % de la récolte totale de bois commercialisée dans l’Hexagone. Pour rappel, le bois énergie arrive en toute fin de la chaîne de valorisation, ne concernant en effet que le bois qui n’a pu être utilisé à d’autres fins. Comme le rappelle le Syndicat des énergies renouvelables (SER), « le bois en énergie n’est pas une utilisation finale recherchée en sylviculture, ce n’est qu’un sous-produit d’exploitation. Aucune forêt française n’est destinée à la seule production de bois énergie ».
Gestion raisonnée
Autrement dit, il n’est pas question de raser la forêt française pour chauffer les foyers du pays. Ce qui ne signifie pas non plus que « laisser la nature faire » soit la solution à tous les problèmes ; comme le rappelle également le SER, « une forêt sous-exploitée, vieillissante, non entretenue, dans laquelle le bois s’accumule est plus sensible aux perturbations de son écosystème » – comme le changement climatique – et joue donc moins efficacement son rôle de puits de carbone. Pour résumer, la filière bois-énergie française semble avoir trouvé le bon équilibre, en s’appuyant sur une gestion raisonnée, au service tant des consommateurs que de la nature.
COMMENTAIRES
Comme le rappelle le Syndicat des énergies renouvelables (SER), « le bois en énergie n’est pas une utilisation finale recherchée en sylviculture, ce n’est qu’un sous-produit d’exploitation. Aucune forêt française n’est destinée à la seule production de bois énergie ».
Sages paroles mais dans les faits ?
J’en profite pour dire que s’il est difficile de rayer le bois-energie d’un trait de plume pour cause de conflits d’usage auxquels au passage la pyro-gazéïfication (mon métier) ne participe pas beaucoup pour ne pas dire pas du tout (merci l’ademe qui nous oppose des arguments que nous ne reconnaissons pas, mais alors pas du tout), rien n’empêche le bois-energie, dans l’industrie et le moyen et gros tertiaire, d’être utilisé de façon plus intelligente et plus en adéquation des formes d’évolutions prévisibles et de l’apparition de nouvelles technos performantes du type pompes à chaleur eau/eau tres performantes qui ne consomme pas de bois, mais de l’électricité (peu). Donc, et je reviens à la pyrogazéïfication qui débouche sur de la chaleur seule mais est aussi capable à des coûts contenus de faire de l’électricité, et de la chaleur simultanément, mais la cogénération est quasi morte cérébralement en France alors qu’elle n’a jamais ete aussi pertinente qu’aujourd’hui en période de baisse des besoins de chaleur (au moins en chauffage) et hausse des besoins d’électricité (électrification de la satisfaction de tous les besoins) et tout ça en même temps dites donc, notre Président devrait comprendre et aimer, non ?simultanément. Alors ? on se réveille ou on continue à
roupiller ou marcher à côté de nos pompes (à chaleur ??).
Le potentiel du bois-énergie, via les très nombreux équipements (insert et poêles principalement) installés chez les particuliers suite à des incitations fiscales durant les 15-20 dernières années, est énorme !!! Beaucoup de particuliers ont installés des équipements et ne s’en servent pas ou très peu…
Une meilleure mobilisation des équipements surtout lors des pics de consommation hivernaux en soirée, permettrait de moins consommer in fine de Gaz importé et/ou de l’électricité hyper-carboné importé !!!
Un Plan Bois-Buche national de pointe permettrait de consommer bien moins de Fossile en France tout en créant plus d’emplois et de valeurs ajoutées nationales (après la dernière tempête, des quantités énormes de bois vont encore pourrir dans les campagnes faute de valorisation…). De plus quand les maisons ont des inerties thermiques conséquentes, le chauffage intermittent au bois permet de stocker avantageusement de l’énergie si on y fait attention et de ne pas « saturer » le réseau électrique pour les personnes chauffées via le vecteur électrique (PAC ou radiateur élec…).
A l’inverse lors des grosses productions éoliennes, nul besoin pour les personnes chauffées via l’électricité d’allumer un feu. Au contraire une augmentation de la température de consigne serait judicieuse…
Le Bois énergie va être pour encore longtemps la 1ère ENR de France…