Bombardier espère des contrats de la RATP pour faire tourner son usine française
Le constructeur ferroviaire Bombardier, numéro deux du secteur en France après Alstom, attend de nouveaux contrats de la RATP pour continuer de faire tourner son usine de Crespin (Nord) après 2022, a indiqué mardi le président de sa filiale française, Laurent Bouyer.
« Il faut que l’on arrive, à partir de 2022-2023, à maintenir notre activité industrielle », a expliqué M. Bouyer à des journalistes.
« Il faut donc que, pendant les deux ans qui viennent, on puisse remporter des contrats qui vont générer une activité industrielle à hauteur d’un million d’heures de travail par an », soit sa capacité optimale, a-t-il ajouté.
Située près de Valenciennes, l’usine de Crespin est avec ses 2.000 employés – plus 6.000 chez les sous-traitants – le premier site ferroviaire de France, Alstom ayant de nombreux sites plus petits.
Rentable, elle génère environ un milliard d’euros de chiffre d’affaires par an, soit en gros le huitième des revenus de Bombardier Transport, la branche ferroviaire du groupe canadien Bombardier.
L’usine produit actuellement le Francilien, un train de banlieue déployé en Ile-de-France, et des trains régionaux à deux niveaux Omneo (appelés aussi Regio 2N). Une variante de cette série, baptisée Omneo Premium, est destinée aux grandes lignes: un premier train destiné aux relations entre Paris et la Normandie était d’ailleurs présenté mardi à Crespin.
S’ajoute le « RER NG », une nouvelle génération de RER qui doit être déployée à partir de 2021 et sera coproduite avec Alstom, Bombardier ayant 30% du contrat.
Ces commandes doivent assurer un bon niveau d’activité à la filiale française de Bombardier jusqu’en 2021. Celle-ci espère bien grappiller quelques levées d’options sur ces contrats pour remplir son plan de charge, mais il faudra en trouver d’autres, a relevé M. Bouyer.
« Qu’est-ce qu’il reste sur le marché national? Il reste essentiellement deux grands projets, deux projets de la RATP », a-t-il indiqué: le renouvellement annoncé de 410 rames de métro et celui du matériel de la ligne B du RER.
Ces deux contrats sont estimés à environ 2 milliards d’euros chacun, selon le patron de Bombardier Transport France.
Le responsable a également évoqué la possibilité de produire à Crespin du matériel destiné à l’étranger, et aussi l’installation de batteries sur des trains diesel, lors de leur révision à mi-vie, pour les transformer en matériel hybride.
Mais cela ne suffirait pas à maintenir le niveau d’activité actuelle de l’usine habituellement dédiée aux besoins de la SNCF et la RATP, selon lui.
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